Elles sont athlètes depuis une dizaine d’années, elles y ont bâti leur confiance et leur leadership.
Sur l’équipe de Varsity du Centre scolaire Léo-Rémillard, on retrouve les sœurs Fischer. Le duo, Andréa, aînée de deux ans et sa cadette Anna ont été heureuses de pouvoir jouer ensemble.
Ces dernières se sont impliquées dans le sport dès un jeune âge. Andréa Fischer se souvient. « En 3e année, nos parents nous ont dit qu’on devait choisir un sport à pratiquer. Anna voulait jouer au hockey, et moi, à la ringuette. Mais nos parents nous ont dit qu’on ne pouvait choisir qu’un seul sport. Comme grande sœur, je me suis dit qu’on pouvait essayer le hockey ».
Et ce fut le bon choix. Chaque année, ce sport qu’elles jugent dynamique les garde engagées et les attire à rechausser leurs patins. Il faut dire que cette saison a été différente, Anna Fischer explique. « C’est la première fois qu’on joue ensemble », pour ensuite ajouter en unisson avec sa sœur aînée, « J’adore ça! ».
D’après Andréa Fischer : « on a une vraiment bonne relation, c’est vraiment mon autre moitié quand on est sur la glace. On ne se chicanera jamais pour la rondelle. Si une joueuse de l’équipe adverse frappe l’une d’entre nous, l’autre vient la défendre ».
Heureuse de jouer avec sa grande sœur, Anna Fischer a également remarqué une amélioration dans son jeu. « Elle me pousse à être meilleure. Elle sait, par exemple que je peux aller plus vite, elle sait ce qu’il faut me dire pour que je le sois. »
Les horizons des deux sœurs sont vastes outre le hockey. Elles se démarquent également dans d’autres sports comme le volleyball pour Andréa Fischer et le soccer pour Anna Fischer.
L’aînée explique que cette année est la dernière qu’elle envisage de passer à jouer au hockey compétitif. « Pour moi, c’était vraiment important de jouer, au moins une année, au hockey avec ma sœur. À l’université, je veux plutôt pratiquer le volleyball. Mais je n’exclus pas le hockey de ma vie, je voudrais certainement jouer dans une ligue récréative pour adultes un jour! »
Le hockey reste un monde majoritairement par les hom- mes. Les modèles manquent donc dans ce domaine. C’est pour cette raison que les deux sœurs se réjouissent de voir la nouvelle Ligue profes- sionnelle de hockey féminin (LPHF) mettre les femmes en avant. « Je pense que c’est une bonne chose d’avoir une ligue féminine qui n’est pas juste l’équipe nationale, c’est bien d’avoir plus d’équipes de femmes professionnelles », raconte la cadette.
Sa grande sœur ajoute, « ces femmes se sont battues pour avoir une ligue féminine, elles sont au même niveau que les garçons et elles devraient pouvoir jouer dans une ligue professionnelle aussi. »
Toutes deux cherchent d’ailleurs à émuler ce leader- ship à la fois dans le sport et dans la vie de tous les jours. Selon Andréa, « le leadership n’est pas juste pour les capitai- nes. C’est à plusieurs niveaux. Ce n’est pas juste le sport, c’est le travail d’école, c’est le bénévolat et c’est aussi juste aider ponctuellement. Tu peux aider les gens en leur disant bravo et les encourageant, c’est ça aussi donner confiance. »
+++ Le double standard du contact légal +++
Dans le hockey féminin, comme dans le hockey masculin pour le groupe d’âge d’Andréa et Anna Fischer, les bagarres à coup de poing ne sont pas permises. Contrairement à celles qui prennent souvent lieu dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
Andréa Fischer, l’aînée, n’est d’ailleurs pas convaincue que ce soit une partie essentielle du jeu. « Dans le hockey, il y a du contact et ça fait partie du sport. Mais je trouve qu’une pleine bagarre avec des coups de poing ce n’est pas nécessaire pour le jeu. »
Sa sœur cadette ajoute toutefois que dans leur ligue il y a parfois trop peu de contact permis. « Parfois, des arbitres pensent que puisqu’on est des filles on n’est pas capable de subir du contact. Mais d’autres qui sont parfois plus expérimentés permettent le contact. On n’est pas moins capables que les garçons. »
Elle poursuit. « Moi, comme fille, si je frappe d’une manière qui est permise pour les garçons, je peux me retrouver sur le banc des pénalités. »
Comme n’importe quelle habileté dans un sport, un apprentissage est nécessaire pour apprendre à frapper légalement dans le hockey et surtout à se protéger d’une frappe. « Si on participe à un camp de garçons de hockey, on apprend à frapper. Alors certaines filles savent frapper et savent se protéger et d’autres pas parce qu’elles n’ont pas les mêmes occasions d’apprentissage et ça peut être dangereux pour elles », explique Andréa Fischer.