Derrière le nom Nonsuch, il y a beaucoup d’histoire, puisqu’à l’origine, il s’agit navire historique. Mais comme le disent si bien les brasseurs : « La meilleure façon de raconter notre histoire, c’est en personne, autour d’une bière ».

En attendant, la version courte est celle-ci : quatre passionnés de bière ont décidé de « rendre le Manitoba fier », en fabriquant la meilleure bière locale possible.

Matthew Sabourin est président et un des co-fondateurs de Nonsuch Brewing Co., aux côtés de Mark Borowski, Ben Myers et Ty Johnston. « On est très fiers de notre province. On voulait créer quelque chose qui pouvait l’embellir encore plus. Pour que les gens d’ici se disent : On est fier d’avoir un produit comme ça, fait chez nous. C’est notre mission, c’est ça qui nous guide. »

C’est sur cette impulsion qu’est née la bière Nonsuch, vers 2015. Il a fallu ensuite attendre 2018 pour voir un lieu emblématique ouvert au public. Aujourd’hui, Nonsuch Brewing Co. fabrique, met en bouteille et sert ses bières dans le quartier de La Bourse, à Winnipeg. « Nous produisons des bières de style européen, avec un focus particulier sur les bières belges. »

Partage et retrouvailles font partie de l’identité Nonsuch depuis ses tout débuts. « Dès les premiers jours, notre idée était de créer une expérience très unique. On veut que les gens se rassemblent, passent un bon moment ensemble. »

C’est pourquoi Matthew Sabourin et ses associés tiennent à multiplier les partenariats locaux, par exemple avec des chefs du Manitoba, pour servir des plats de saison dans la brasserie. Nonsuch Brewing Co. s’est d’ailleurs déjà associé au Théâtre Cercle Molière et à l’Orchestre symphonique de Winnipeg pour proposer des produits spéciaux.

Une affaire d’identité de cœur

Une des particularités de la brasserie locale est d’incorporer la culture métisse dans ses pratiques. Matthew Sabourin est lui-même fièrement métis. « Je suis un descendant de Jean-Baptiste de Lagimodière et de Marie-Anne Gaboury. Être francophone et Métis a influencé pas mal de décisions dans notre processus. Ça fait partie de notre histoire et de notre identité. On veut renforcer encore plus la place des Métis. »

Et pour ce faire, la brasserie va bien plus loin que la fabrication ou la dégustation de bière, en proposant désormais une expérience conviviale appelée Beer Bannock. « On fait une tournée, en commençant par l’histoire de Louis Riel peinturé sur nos murs, en passant par ma fierté Métisse et mon héritage. Après une dégustation de bière, on invite les gens dans la brasserie pour faire leur propre bannock à base de bière, qu’on déguste ensemble après. »

Miser sur des ingrédients locaux

Les quatre ingrédients principaux pour la fabrication de bière : de l’eau, des grains, des houblons et de la levure. La bière Nonsuch est brassée à partir de grains provenant des Prairies. « On achète les houblons d’un peu partout dans le monde : Canada, États-Unis, Europe. Notre levure vient du Canada. On essaie autant que possible de miser sur le local, mais le problème au Manitoba, c’est que la disponibilité est assez limitée. »

Matthew Sabourin résume le processus de brasserie pour les plus novices. « La première étape est de concasser les grains pour faire ressortir les sucres. Après ça, on va faire bouillir de l’eau, ajouter les houblons, en faire ressortir un produit qu’on va mettre ensuite dans des fûts. C’est là qu’on va introduire la levure pour assurer la fermentation. Puis on va mettre les sucres et ainsi produire de l’alcool. »

Du grain à la mise en bouteille de la bière finale : toutes les étapes de fabrication de la bière Nonsuch se passent bel et bien localement, à Winnipeg. Pour Matthew Sabourin, c’est très important. « À mon avis, c’est très spécial de pouvoir rencontrer les gens qui produisent ce que tu consommes. Tu peux poser des questions sur les ingrédients, partager ce que tu penses de la bière. Avoir cette connexion, c’est spécial. Et puis il y a un aspect économique. Vous pouvez soutenir les gens qui travaillent dans votre quartier, dans votre province. »