Le lauréat 2024 du Prix Dr Gretta Brown a été la personne la plus récompensée dans le domaine de la jeune enfance. 

Rien ne prédestinait apparemment Alexandre Ambec à mener une carrière en jeune enfance. Le Français d’origine a tout d’abord étudié l’électricité, avant de se lancer dans un baccalauréat professionnel en climatisation. 

Plusieurs expériences

À la suite de ces premières expériences, le technicien s’est reconverti dans l’éducation populaire. Ses premiers pas d’éducateur, il les fait dans le domaine de la petite enfance. Puis il travaille au sein de quartiers défavorisés en Occitanie, où il mène des projets et des activités avec des adolescents dans un centre social. 

Son parcours de vie l’amène ensuite à suivre une formation en agriculture, avant d’immigrer avec sa femme et ses deux enfants à La Broquerie en juillet 2021. Comme ses études et son diplôme en éducation populaire n’étaient pas reconnus au Manitoba, il a décidé de reprendre ses études en s’inscrivant à l’Université de Saint-Boniface pour obtenir un diplôme en éducation de la petite enfance. 

En parallèle, il a obtenu une occasion d’emploi au centre d’apprentissage et de garde Les P’tits Brisous, rattaché à l’École Saint-Joachim, où il travaille actuellement. 

Grâce à ce premier pied dans le monde du travail au Manitoba, il a « eu la chance d’être formé dans un milieu de travail » tout au long de ses études. 

Le programme d’éducation de la jeune enfance à l’USB est « vraiment exceptionnel », estime Alexandre Ambec. « Pendant deux ans, on apprend tout ce qui touche l’éducation de la jeune enfance au Manitoba. C’est-à-dire les aspects du développement de l’enfant, la manière de faire des observations. On est aussi sensibilisé aux questions d’inclusion, qu’elle soit culturelle ou qu’elle concerne les enfants avec des défis. 

S’épanouir

Le programme est également offert aux travailleurs qui veulent obtenir leur niveau 2, et les étudiants passent deux jours en classe et trois jours dans leur milieu professionnel. 

« Les professeurs sont vraiment formidables. Ce sont eux qui sont venus me chercher professionnellement et qui on nourrit ma passion. J’avais déjà un penchant pour le domaine. On m’a toujours dit que j’étais bon avec les enfants. Mais là, depuis que j’ai commencé à travailler aux P’tits Brisous, je me rends bien compte que c’est réellement un domaine dans lequel je m’épanouis. » 

Alexandre Ambec parle en connaissance de cause, puisqu’il n’en est pas à ses débuts dans le monde professionnel. « J’ai essayé beaucoup de différents boulots, car la vie m’a mené à différents endroits. Mais ce boulot-ci, c’est ce que je suis censé faire. Même si ce n’est pas un domaine où l’on va rencontrer beaucoup d’hommes ». 

Il souligne d’ailleurs le besoin d’hommes dans le monde de la jeune enfance, car il faut aussi des modèles masculins. 

Diplôme, prix et reconnaissances 

Le diplômé frais émoulu de l’USB s’est aussi vu remettre la médaille du Gouverneur général, une médaille d’excellence en jeune enfance, ainsi que le Prix Paul-Ruest, une bourse de 1 000 $. 

Le 24 mai Alexandre Ambec avait reçu le Prix Dr Gretta Brown, décerné annuellement à un étudiant ou une étudiante de l’USB et du Red River College qui ont fait preuve de leadership et de professionnalisme dans leur dernière année d’études en jeune enfance. « C’est vraiment une belle reconnaissance, c’est un aboutissement après ces deux ans d’études. Surtout que dans mon nouveau pays, il m’a fallu absorber beaucoup de nouveautés. » 

Parmi ces nouveautés figure le coût de la reprise des études. En sachant que le gouvernement du Canada recommande à une famille immigrante de quatre personnes d’avoir environ 28 000 $ en réserve en arrivant au Canada. 

Des conseils pour les immigrants

Alexandre Ambec donne sa perspective aux immigrants qui souhaitent reprendre des études. 

« Pour mes deux années d’études en jeune enfance, les frais se sont élevés à environ 10 000 $. Je conseille donc de prévoir davantage que la somme recommandée par le gouvernement fédéral en raison des frais initiaux, comme l’achat d’une voiture, de meubles et le temps nécessaire pour trouver un emploi. » 

C’est pourquoi Alexandre Ambec tient à exprimer toute sa gratitude face aux soutiens qu’il a reçu lors de son parcours. « Je suis très reconnaissant à la Province qui m’a offert des bourses, et un prêt étudiant qui m’a permis de payer mes études. 

« Je suis également reconnaissant à l’USB et à son corps professoral qui est hyper dévoué et passionné. C’est véritablement une passion qui se transmet. Chacun d’eux a eu quelque chose de vraiment spécial à nous apporter. »