C’est un sacré défi que s’est lancé l’aventurier Yannick Proulx : traverser le pays d’est en ouest par le sentier transcanadien. Une épopée débutée au mois d’avril 2023. Yannick Proulx est parti de Cap Spear à Terre-Neuve-et-Labrador pour aboutir, 5 000 km et 19 semaines plus tard, à Orilia en Ontario. 

Après une pause pendant l’hiver, le voilà de retour sur les routes depuis le 2 avril. Le 5 juin, le randonneur faisait étape à Winnipeg, où il a passé trois nuits chez ses « hôtes », Benoit Hamel et Mylène Mercier. 

Le couple, comme près de 3 500 autres personnes, suivent ses aventures par l’entre-mise de Facebook. C’est là qu’ils se sont manifestés pour lui proposer de l’héberger. 

Son objectif reste le même : rallier l’île de Vancouver. Au moment d’écrire ces lignes, il lui reste environ 2 000 km à parcourir. 

Une pyramide des besoins

Après plus de 20 ans à travailler dans l’événementiel, Yannick Proulx a échangé ses platines de DJ pour un sac à dos et des bâtons de marche avec une mission bien précise, « revenir à la base, à l’essentiel ». 

Pour y réussir, ce pèlerin a mis en place un système de pensée basé sur la pyramide de Maslow. 

La pyramide de Maslow, aussi appelée la pyramide des besoins, hiérarchise les besoins des individus. En haut de la pyramide, on trouve le besoin d’accomplissement, et tout en bas, les besoins physiologiques essentiels à la survie. Le système est notamment utilisé en marketing pour identifier les besoins des entreprises et des particuliers. 

« Aujourd’hui, on a plus de difficultés à se retrouver dans la société, on est influencé par des standards sociaux qui nous éloignent de notre réalité. » Pour y pallier, Yannick Proulx a ajouté trois autres pyramides à celle de Maslow. 

« La pyramide des finances, celle de nos relations aux autres et celle de l’environnement. On est alors capable de se faire une meilleure idée de notre réalité et de nos besoins. C’est ainsi que j’arrive à trouver mon équilibre et mon bonheur. » 

Une quête profondément humaine

Cette méthode accompagne donc le marcheur tout au long de son voyage. Et ce, à chaque décision qu’il doit prendre. S’il a le choix entre deux chemins, il interroge alors les pyramides : Quel chemin coûtera le moins cher? Lequel me ramènera plus vite auprès de ma femme? Et ainsi de suite. 

Sa traversée du Canada, sa quête de simplicité a pris une dimension profondément humaine. Voyager c’est rencontrer, et Yannick Proulx se souvient des multiples rencontres et actes de générosité dont il a bénéficié sur sa route. « Dans ma première étape, beaucoup de gens m’ont hébergé. Exemple : j’ai passé 38 jours en Ontario, et sur ces 38 jours, j’ai dû juste dormir dehors huit nuits, dont quatre dans le jardin de gens. » 

Toujours lors de la première partie de son périple, d’heureux hasards se sont produits : une connaissance qui passe en camion et lui permet d’échapper à la pluie, la générosité d’un père de famille qui lui permet d’acheter une paire de chaussures neuves ou simplement la compagnie d’une religieuse à Terre-Neuve-et- Labrador. 

L’aide des autres

Le randonneur confie d’ailleurs que le plus difficile sur la route, c’est d’accepter l’aide des autres. « Tout ce dont j’avais besoin, arrivait, dès que j’avais besoin d’aide, elle arrivait. » 

C’est encore grâce aux autres que Yannick Proulx s’est remis en route le 8 juin à Winnipeg avec une poussette toute neuve. « Partout où je vais, j’ai pu constater une générosité incroyable. » 

Une fois son défi relevé, Yannick Proulx ne compte pas rester sans rien faire. Il a déjà prévu de participer, toujours en solo, aux 24h Tremblant. Une course qui se fait d’ordinaire par équipe pour récolter des fonds pour la cause des enfants. En 2023, l’évènement avait permis de collecter près de 7 millions $.