Pour réformer le système autochtone “très défectueux” de la protection de l’enfance, qui a “déchiré” de nombreuses familles.
Les services de protection de l’enfance au sein de ces communautés sont sous-financés, avait statué le Tribunal canadien des droits de la personne, et cette somme répartie sur dix ans améliorera le soutien aux familles, se réjouissent les représentants autochtones ayant négocié l’accord.
“Nous tentons de changer un système très défectueux. Ce sera difficile”, a déclaré Cindy Woodhouse Nepinak, la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations (APN), sous les applaudissements des autres chefs lors d’une conférence de presse à Montréal. “Nous encourageons les Premières nations à reprendre le contrôle de leurs enfants, de leurs maisons et de leurs communautés”.
Selon le dernier recensement effectué au Canada en 2021, 53,8 % des enfants de moins de 14 ans placés en famille d’accueil sont autochtones alors qu’ils représentent 7,7 % des enfants au pays.
“Nous mettons fin aujourd’hui à ces politiques discriminatoires et d’oppression systémique”, a de son côté mentionné Patty Hajdu, ministre canadienne des Services aux Autochtones, qui parle d’une journée où le Canada “passe de l’indemnisation des préjudices à l’investissement dans la prévention”.
“Le jour où les familles cesseront d’être déchirées est à notre portée”, a-t-elle ajouté, ne pouvant retenir ses larmes à de multiples reprises lors de cette annonce. “Il s’agit de redonner le contrôle aux communautés et aux familles pour qu’aucun enfant ne grandisse sans être entouré d’amour, de culture et d’une langue permettant de savoir qui il est”.
Cette entente fera l’objet d’une consultation au sein des groupes autochtones dans les prochaines semaines et une assemblée se prononcera en septembre.
Cette somme s’ajoute à un accord de 23 milliards de dollars survenu l’année dernière au bénéfice de 300 000 enfants autochtones et leurs familles, jugés victimes d’un système discriminatoire qui les a souvent arrachés à leur milieu pour les placer.
Les populations autochtones du Canada connaissent des niveaux de pauvreté plus élevés et une espérance de vie plus faible que les autres Canadiens, et sont plus souvent victimes de crimes violents, de toxicomanie et d’incarcération.
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