Ariane Freynet-Gagné a développé sa réputation d’activiste engagée dans la communauté francophone alors qu’elle présidait le Conseil jeunesse provincial (CJP), l’organisme porte-parole de la jeunesse francophone au Manitoba.

La Franco-Manitobaine est née et a grandi à Saint-Vital. Sa première aventure remonte à 2005 : elle a cinq ans lorsque sa famille a déménagé en Nouvelle-Calédonie. Elle a commencé sa vie scolaire à Nouméa, avant de retourner dans son quartier d’origine en 2007, où elle a fréquenté l’École Christine-Lespérance. En 8e année, elle s’est engagée au conseil étudiant.

Elle a ensuite fréquenté le Collège Louis-Riel (CLR), où elle a été élue ministre des Arts et de la Culture de l’association étudiante en 12e année. La cadette de quatre sœurs se plait à souligner qu’elle a vécu une enfance active et heureuse.

De fait, elle s’est impliquée dans de multiples activités culturelles au sein de la francophonie avec ses sœurs. Elle a pratiqué le piano, joué au basketball pour l’équipe des Voyageurs du CLR, et joué au théâtre en participant au Festival Théâtre Jeunesse du Théâtre Cercle Molière.

Engagement communautaire

La jeune activiste a été élue conseillère au CJP en 2016 durant sa première année universitaire. Elle a occupé la présidence de l’organisme de 2018 à 2021. Des années marquantes pour Ariane Freynet Gagné.

« Durant mon mandat, il y a eu un changement de direction générale pour la première fois en 14 ans. Une de mes grandes fiertés a été de mener le processus d’embauche pour la prochaine direction générale. Cette démarche a permis des réflexions très profondes sur l’avenir de l’organisme et m’a amenée à développer de nouvelles compétences.

« Quand j’ai commencé au CJP, j’avais à cœur une valeur centrale : servir la communauté. C’était important que les jeunes prennent leur place dans le journal La Liberté, dans les médias en général et qu’ils se prononcent sur des enjeux et des questions sociétales qui ne concernaient pas uniquement les jeunes. C’est une vision que j’ai portée en organisant le rassemblement de solidarité en soutien aux Franco-Ontariens à la Cour suprême.

« Je pense qu’une confiance s’est solidifiée entre les leaders de la communauté et la jeunesse lors de mon temps à la présidence du CJP. Je mettais beaucoup d’énergie à créer des liens avec des partenaires communautaires. »

Ariane Freynet-Gagné a puisé sa motivation pour son engagement communautaire par une volonté de « créer un monde meilleur » :

« C’est mon côté humaniste : je suis optimiste par rapport à la vie et j’aime l’humanité. Je suis motivée par mes propres aspirations et désirs, ainsi que par des expériences que j’ai vécues ou l’injustice que j’ai vue. Je suis consciente que mes actions ne vont peut-être pas changer le monde. Mais je crois que dans mon entourage existe le potentiel de faire une différence. »

Sortir de la zone de confort

Après le secondaire, Ariane Freynet-Gagné a poursuivi ses études à l’Université de Saint-Boniface, où elle a été cofondatrice du club environnemental Club Té-vert, puis à l’Université du Manitoba, où elle a terminé son baccalauréat en arts avec spécialisation en psychologie en 2021.

En posant un regard sur son parcours d’études, la jeune doctorante exprime sa reconnaissance envers ses enseignants. « Outre mes expériences personnelles, ce sont mes professeurs qui ont suscité mon intérêt pour la psychologie. Ils m’ont même proposé des petits contrats de recherche. C’était vraiment marquant pour moi. »

Son inquiétude quant au « manque de professionnels francophones dans la communauté », notamment dans le domaine de la santé mentale, a été une autre source de motivation.

Pendant la pandémie, elle a donc commencé à chercher des programmes de doctorat ou de troisième cycle en psychologie dans l’espoir de poursuivre ses études en français.

« J’ai eu envie d’aller ailleurs pour sortir de ma zone de confort. Il y avait une professeure à Sherbrooke qui avait les mêmes intérêts de recherche que moi et qui a accepté de diriger ma thèse. J’ai postulé, j’ai été acceptée.

« Vouloir obtenir un doctorat a été un des moments les plus marquants et spéciaux de mon parcours. Je me rendais compte que je commençais une aventure extraordinaire, qui allait me mener à vivre ma carrière de rêve en tant que psychologue. C’était en même temps l’aboutissement de beaucoup de travail. »

Actuellement en troisième année, elle prévoit obtenir son doctorat en 2027. Ce qui lui manque le plus de sa ville natale? Sa famille et ses amis. « Ce sont les personnes les plus proches de moi, malgré la distance. Ce sont les expériences que j’ai avec eux qui nourrissent mon sentiment d’appartenance ».