Passionné de théâtre depuis son plus jeune âge, Joshua LeClair a été contraint de quitter Winnipeg pour poursuivre son avenir professionnel en 2010. « Il n’y avait pas vraiment d’institution dédiée à la comédie musicale au Manitoba, ni ailleurs dans l’Ouest.

« C’est pourtant la for- mation que je cherchais. Il y avait bien un collège à Victoria, je crois que c’était le Canadian College for Performing Arts. Mais ce n’était pas vraiment ce qui me convenait.

« J’ai posé ma candidature à la Ryerson Theatre School de Toronto, qui ne m’attirait pas franchement, parce qu’il n’y avait pas vraiment de programme en théâtre musical. Puis au Sheridan College d’Oakville, qui était considéré offrir à l’époque le meilleur programme au Canada. C’est là où j’ai poursuivi mes études. »

Suite à cette formation, Joshua LeClair a eu l’occasion de continuer ses études de l’autre côté de l’Atlantique, où il est établi depuis une décennie.

« Le Manitoba est ma terre natale. Et je pense que Londres est ma terre spirituelle. C’est toujours un moment agréable de voir un groupe d’amis discuter d’aller au théâtre. Alors qu’à Winnipeg, on parlait plutôt d’aller au cinéma. »

Ce qui a mené Joshua LeClair à Londres en 2013 ce sont les encouragements de personnes qui ont remarqué son talent. « J’avais discuté avec le directeur artistique du Manitoba Theatre Centre, qui m’avait accordé un financement pour mes études.

Une passion devenue métier

« À ce moment-là, il se questionnait sur la manière d’attirer davantage de jeunes dans le monde du théâtre. Je me rappelle que je trouvais la Salle du centenaire et le MTC vraiment gigantesques. Le Rainbow Stage était très éloigné du centre-ville. J’avais souligné ce fait pour montrer que les occasions de monter sur les planches n’étaient pas forcément nombreuses. »

Pour Joshua LeClair, il ne s’agissait pas seulement d’inciter les jeunes à aller au théâtre. Mais de donner aux jeunes des moyens de faire avancer une carrière dans le théâtre.

Désormais il se trouve bien placé dans son monde, avec la possibilité de multiples rôles sur scène et à l’écran. « Ma passion, dont j’ai fait mon métier, m’a amené à travailler au niveau international. Certains projets vraiment passionnants m’ont conduit à travailler en dehors du Royaume-Uni. Le point culminant de ma carrière au Royaume-Uni a été mon travail de voix pour Disney. »

Joshua LeClair a notamment prêté sa voix à Teepee, un des rôles principaux dans la série animée Sadie Sparks. « Le dessin animé a eu un grand retentissement au Canada. Par contre, de ce côté de l’Atlantique, ça a été un échec. Il n’y a pas eu de deuxième saison.

« Par contre, j’ai pu prêter ma voix dans la série télévisée 101 Dalmatian Street en jouant Hunter, le petit neveu de Cruella de Vil. Je suis donc un méchant chez Disney ! »

Renommée internationale

Joshua LeClair a aussi pu interpréter un rôle dans un film de Bollywood. « J’ai joué dans Cuttputlli, où j’incarne le méchant face à Akshay Kumar, qui fait partie de la royauté de Bollywood.

« J’ai tourné une partie du film au Royaume-Uni et une autre en Inde, juste après la pandémie. Akshay Kumar a des liens avec le Canada, ce qui était inattendu, mais qui a permis de très agréables discussions avec lui. »

Malgré sa renommée internationale, Joshua LeClair tient à garder des liens étroits avec le Canada.

« Avant la pandémie, je revenais chaque année. Depuis, je ne reviens plus que tous les deux ans. Ma mère est toujours à Winnipeg, ainsi qu’un de mes frères.

« Beaucoup des gens avec qui j’ai travaillé à Winnipeg sont encore actifs dans le métier. Je suis certains d’entre eux sur les réseaux sociaux. Certains avec qui j’ai étudié au Sheridan College d’Oakville se produisent à Winnipeg.

« J’aimerais revenir un été pour me souvenir de la scène culturelle de Winnipeg. Et même, pourquoi pas, jouer un rôle au Rainbow Stage. »

Et parce qu’il n’y a pas que les planches dans la vie, l’expatrié a une pensée particulière pour la nourriture.

« Dans une certaine mesure, les tartes au beurre me manquent. Elles n’existent pas ici. En fait, les tartes au beurre et les Maynard’s Swedish Berries. La prochaine fois que je viendrai à Winnipeg, je m’assurai de faire des réserves! »