Les loyers au Manitoba sont, en moyenne, de 1 632 $. Comptez, en moyenne 968 $ pour un studio, 1 436 $ pour un appartement avec une chambre et 2 080 $ pour trois chambres.
Le Manitoba se classe 22e sur 25e au rang des loyers les plus importants au pays, bien loin derrière Vancouver et Toronto. Il reste cependant, qu’en moyenne, les loyers augmentent plus vite que l’inflation et cela inquiète le Centre canadien de politiques alternatives du Manitoba.
Sa directrice générale, Molly McCracken soulève que « c’est très difficile pour les personnes qui louent parce que leurs revenus ne suivent pas le coût du loyer. Et c’est une tendance qui doit être inversée ».
D’ailleurs, à cet égard, le Manitoba a décidé de prendre des choses en main. Notamment au niveau de sa législation. Jusqu’à date, cette dernière laissait à désirer. Molly McCracken explique. « Le système de contrôle des loyers au Manitoba ne fonctionne pas, les propriétaires demandent des augmentations supérieures à la ligne directrice et les reçoivent.
« Le projet de loi 26, Loi modifiant la loi sur la location à usage d’habitation, vise à lutter contre les augmentations des frais d’exploitation pour les propriétaires. Cela devrait donc faire la différence. »
Un manque de logements abordables
Outre ce pas en avant avec ce projet de loi, Molly McCracken pointe un manque de logements abordables. « Le taux d’inoccupation est très faible dans le quintile inférieur de l’accessibilité, c’est-à-dire les loyers ou les logements les plus bas.
« Nos recherches montrent donc que les gouvernements fédéral et provinciaux doivent investir beaucoup plus dans le logement social, c’est-à-dire dans des logements construits spécialement pour être abordables pour les personnes à faible revenu. Ils ont cessé d’en construire dans les années 1990 et n’en ont fait que très peu au cours des 30 dernières années. Nous en voyons aujourd’hui les conséquences. »
Là encore, les différents paliers de gouvernements devraient se saisir de la question. « Il n’y a pas d’argent sur le marché privé pour construire des logements à loyer modéré, de sorte que le marché n’en fournit pas et que vous avez besoin d’une subvention publique pour construire ces logements.
« Par ailleurs, des subventions d’exploitation de la SCHL (Société canadienne d’hypothèques et de logement) arrivent à échéance dans différents bâtiments. Cela crée des difficultés pour les coopératives ou les fournisseurs à but non lucratif qui doivent maintenant subventionner les loyers avec leurs propres fonds de fonctionnement plutôt qu’avec des fonds publics. »