Il s’agit des deux astronautes de la capsule Starliner, de la compagnie Boeing : le commandant Barry Wilmore et la pilote Suni Williams.
Arrivés le 6 juin sur la station spatiale pour un séjour qui ne devait durer qu’une semaine, ils y sont toujours, deux mois plus tard, en raison de problèmes techniques pour l’instant non résolus. Et aux dernières nouvelles, ils pourraient devoir y rester pour 6 autres mois. Ces deux « vétérans » de la NASA en sont respectivement à leurs 2e et 3e voyages là-haut.
Peut-on utiliser le mot « coincé » ou « bloqué » (en anglais, stranded) ? Comme l’écrit le journaliste scientifique du New York Times, perplexe quant à la réticence de la NASA à utiliser ce mot : « si vous allez quelque part pour ce que vous vous attendiez à être un voyage de 8 jours et que vous n’êtes pas capable d’en repartir pendant 8 mois, la plupart des gens considèreraient cela comme “coincé” ».
D’un autre côté, pour les deux astronautes, il y aurait eu de pires endroits où être « coincé ». « Butch et moi avons déjà été ici auparavant, et c’est comme de revenir à la maison », a déclaré le mois dernier Suni Williams, lors d’une conférence de presse. « C’est extraordinaire d’être ici, alors je ne me plains pas. »
C’est plutôt la compagnie Boeing qui se serait bien passée de cette attention inédite. Il s’agit du premier vol habité de sa capsule Starliner, qui est en concurrence avec les capsules Dragon de la compagnie SpaceX pour transporter les astronautes américains jusqu’à la station spatiale internationale — en remplacement des capsules russes Soyouz qui étaient la seule option depuis 2011. Et ce vol devait être le test final pour obtenir l’approbation de la NASA quant à l’utilisation régulière, dans le futur, des capsules de Boeing.
Les problèmes techniques en question sont apparus dans 5 des 28 moteurs utilisés pour les manœuvres de précision, qui ont mal fonctionné au moment de l’approche de la station, le 6 juin ; et d’une fuite d’hélium pendant le vol dans les propulseurs, un problème qui était connu avant le lancement et qui ne pose pas de risque pour les astronautes, assure Boeing.
Dans sa plus récente communication sur le sujet, le 14 août, la NASA déclarait seulement que « ses ingénieurs et techniciens passent au peigne fin les données » du vol et « soupèsent différentes options sur la façon de ramener les astronautes sur Terre ».
C’est dans l’hypothèse où Williams et Wilmore devraient attendre une capsule Dragon qu’il leur faudrait rester là-haut 6 autres mois. Dans ses communications depuis juin, la NASA a également chaque fois pris soin de souligner que la station spatiale était bien approvisionnée en nourriture, en eau et en oxygène, et que ce séjour prolongé ne posait de ce côté aucun problème. Quant aux astronautes, ils ont amplement de quoi s’occuper, dans cet environnement hautement technologique qui nécessite de l’entretien en permanence.
Une décision quant à leur retour pourrait être prise d’ici la fin du mois.