Par Chelsea Howgate – collaboration spéciale

Le Prairie Comics Festival revient pour sa prochaine édition en octobre avec un grand changement (1). 

Sam Beiko, l’une des organisatrices du festival, donne les détails. « Cette année, plus de 80 exposants seront présents au marché des artistes. Les éditeurs et les panélistes viennent de tout le Canada et des États-Unis pour présenter leurs produits. 

« Le but de notre équipe est tout simplement que Winnipeg ait un beau festival indépendant comme le Toronto Comic Arts Festival. Tous nos exposants sont des créateurs de bandes dessinées et d’oeuvres d’art. Ils en détiennent donc la propriété intellectuelle. 

« Ce n’est pas comme Comic-Con, et vous ne verrez pas de super-héros Marvel ou DC à cet évènement. Mais vous verrez peut-être des super-héros créés par des artistes indépendants qui tiennent les tables. 

« Nous aurons également un programme de panels et d’ateliers axés sur la créa-tion de bandes dessinées, l’autoédition, la publication et d’autres défis des artistes. Il y aura des programmes de développement des com-pétences animés par des professionnels de l’industrie. »

Sam Beiko a des grands espoirs pour le festival. « Je souhaite que les gens qui viennent au festival se sentent réconfortés par le fait qu’il y a des gens comme nous, les organisateurs, qui veulent continuer à organiser des évènements comme celui-ci à Winnipeg. 

« Le but est que les gens interagissent avec tous ces artistes dont ils n’ont peut-être jamais entendu parler auparavant, et que cela change leur perspective. Que nous ayons 100 ou 2 000 personnes, tout ce qui compte, c’est que tout le monde passe un bon moment et en retire une expérience positive. Nous continuerons à le faire aussi longtemps que possible. »

Des débuts modestes, une participation importante

Depuis 2016, année de création du festival, le Prairie Comics Festival a rapidement dépassé les limites des salles qu’il occupait auparavant, à savoir le West End Cultural Centre et l’auditorium Carol Shields de la Bibliothèque du Millénaire. 

Cette année, le festival se déroulera au troisième étage de la bibliothèque, ce qui permettra à un plus grand nombre d’exposants de présenter leurs oeuvres. « Ce sera notre plus grand festival à ce jour, » remarque Sam Beiko. « Il y a beaucoup d’éléments en mouvement. Mais tous les organisateurs du festival, y compris moi-même, avons hâte de voir si le nouvel espace va permettre d’accueil-lir tout le monde.

« La bibliothèque publique de Winnipeg nous soutient depuis huit ans, ce qui signifie que nous pouvons y organiser nos évènements gratuitement. Cela aide avec notre programmation et permet aux gens d’entrer dans la Bibliothèque du Millénaire et d’interagir avec elle d’une manière qu’ils n’auraient peut-être pas eue en temps normal. C’était et c’est toujours une bonne opportunité pour eux et pour nous. »

La diversité d’oeuvres

Le festival lui-même comprend des artistes indépendants de tout le Canada, Sam Beiko précise que l’accent est toujours mis sur les artistes manitobains. Néanmoins, l’environnement est très diversifié en termes d’oeuvres présentées. 

« Vous pouvez trouver des gens qui font des mangas à la main, des gens qui dessinent encore des bandes dessinées sur un tableau Bristol ou qui font des fanzines. Vous trouverez des bandes dessinées d’horreur, des bandes dessinées de super-héros originales et des bandes dessinées biographiques, ou même de la non-fiction. 

« Tout est différent et il n’y a pas que les bandes dessinées. Les gens vendent aussi des impressions et des posters d’oeuvres originales, des autocollants, des romans graphiques complets de 100 à 300 pages. C’est toujours amusant de voir les gens sortir du festival avec deux énormes sacs remplis de livres qui les ont intéressés, surtout s’il s’agit d’histoires dont ils n’ont jamais entendu parler. »

Ce festival est aussi l’occasion pour reconnaître l’art de la bande dessinée. « C’est un moyen d’expression unique qui est mal compris et qui peut être considéré comme enfantin ou comme n’étant pas de la vraie littérature. Nous nous battons contre cela, tout le temps, pour prouver qu’il s’agit d’un média littéraire légitime. »

Sam Beiko souligne l’aspect communautaire du festival et les nombreuses façons dont il soutient les artistes présents, à la fois financièrement et en termes d’exposition. « Ce ne sont pas des choses que l’on trouverait nécessairement dans un magasin ordinaire. Au festival, vous avez cette interaction intime avec l’artiste lorsque vous achetez leur travail. 

« Lorsque vous achetez directement à l’artiste, c’est presque comme si vous participiez au processus de création de l’oeuvre. »

Des bandes dessinées pour tous

En ce qui concerne les artistes francophones, Sam Beiko insiste non seulement sur le fait qu’ils sont les bienvenus. Mais aussi sur l’objectif d’en accueillir davantage à l’avenir. 

« Dans le passé, nous avons accueilli des bandes dessinées métisses et, cette année, les Éditions Pow Pow viendront du Québec pour se joindre à nous. Elles présenteront également un certain nombre de bandes dessinées francophones. 

« C’est quelque chose que nous voulons vraiment développer, et nous espérons que des éditeurs comme Drawn and Quarterly participeront l’année prochaine. Ils n’ont pas pu venir cette année pour des raisons de calendrier. Mais ils ont déjà envoyé des artistes par le passé. »

Les francophones ne sont pas les seuls à être représentés au festival. Sam Beiko se réjouit de pouvoir annoncer que des groupes et des artistes métis, PANDC et 2SLGBTQ+ seront présents.