– Une pollution plastique importante –

Avec plus de quatre millions de tonnes produites chaque année, le Canada génère « deux à quatre fois plus » de pollution plastique par personne que la moyenne mondiale, affirme Anthony Merante de l’ONG Oceana.

En 2020, plus de 90 % des déchets plastiques ont fini en décharge ou incinérés et 7 % seulement ont été recyclés, précise le ministère de l’Environnement canadien. Les 2 % restants, soit 90 000 tonnes, ont fini dans l’environnement.

« La pollution plastique est tellement omniprésente qu’à ce stade, nous ne pouvons pas préserver les zones marines protégées à moins d’arrêter le problème à la source », souligne pour sa part le responsable de la campagne sur les plastiques d’Oceana Canada.

Au niveau mondial, la production annuelle de matières plastiques a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes. Seuls 9 % sont recyclés, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Et plus de la moitié sont des emballages à usage unique, « soit des objets que nous utilisons pour quelques instants et qui finissent par durer des centaines d’années », précise l’expert.

– Nouvelles réglementations –

En juin 2022, le gouvernement fédéral de Justin Trudeau a interdit six types de plastiques à usage unique avec pour objectif d’atteindre zéro déchet de plastique d’ici à 2030.

Mais cette réglementation est contestée en justice par des industriels canadiens et américains du secteur.

Plusieurs municipalités, notamment Montréal, Vancouver ou Edmonton, ont déjà interdit certains de ces polluants.

« On retrouve davantage d’ustensiles biodégradables » sur les berges proches de Montréal, indique Anne-Marie Asselin, biologiste marine qui réalise des campagnes de ramassage le long du fleuve Saint-Laurent depuis cinq ans.

Cela démontre que « le comportement n’a pas changé » mais ces déchets ont « beaucoup moins d’impact sur l’environnement », note-t-elle.

Ottawa travaille par ailleurs à la création d’un registre fédéral des plastiques. L’objectif est de responsabiliser les industriels en les obligeant à rendre compte du cycle de vie des produits qu’ils mettent en circulation.

Dans le cas des aires marines protégées fédérales, peu de mesures ont été mises en place contre la pollution plastique.

Le ministère des Pêches et océans soutient néanmoins qu’elle est « prise en compte » lors de la création d’une nouvelle AMP et que, depuis 2019, il est interdit de déverser des déchets dans toute zone protégée nouvellement créée.

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