Ouvertes à tout le monde, les sessions, qui se tiendront jusqu’en mai 2025, mettent en lumière le slam francophone et offrent aux participants l’opportunité de s’épanouir dans l’art écrit et oral. 

Sébastien Gaillard, le directeur général de la Maison Gabrielle-Roy, explique. « Ces ateliers de Slam communautaire s’inscrivent dans la continuité de ce qui a été fait depuis 2020. 

« La Maison Gabrielle-Roy avait un partenariat avec l’Alliance française du Manitoba (AFM) où on faisait des soirées de spoken word. Les sessions ont évolué en 2021, en partenariat avec le Centre culturel franco-manitobain (CCFM) ainsi que l’AFM, vers des soirées de Slam en français. On voulait vraiment mettre l’accent sur la langue française. » 

Depuis son établissement il y a 25 ans, le Musée accueille des productions littéraires, des ateliers d’écriture, des lancements de livres, des Salons de Gabrielle, des conférences, des ateliers de haïku et de nouvelles. 

Cette année les ateliers sont de retour à la Maison Gabrielle-Roy, soutenus par des organismes comme l’Association des auteur.e.s du Manitoba français (AAMF) et Plume Winnipeg. Les ateliers sont ouverts à tout le monde, des enfants jusqu’aux adultes. « C’est le principe du slam », insiste Sébastien Gaillard, « dans la charte des valeurs du slam, il y a l’accessibilité à tous, l’ouverture à tous, le respect, le partage. » Il encourage les gens de venir en famille, ou entre amis. 

Une célébration de l’expression francophone 

Sébastien Gaillard explique les objectifs principaux des ateliers. « Dans le mandat de notre organisme, il y a toute une partie qui porte sur le fait de développer l’expression orale et écrite en français au Manitoba. 

« Le slam est un fabuleux outil pour parvenir à cet objectif, alors on ne peut pas imaginer un meilleur projet pour s’aligner avec nos missions. Par son organisation et par ses valeurs, le slam permet vraiment un esprit communautaire. 

« C’est pour cela que nous avons choisi le nom Atelier Slam communautaire. Il y a une implication personnelle. Mais aussi une implication collective dans l’écoute, dans les consignes qui vont être données d’écriture et de rendu. Le slam permet cette ouverture, cet échange, cette écoute et puis ce travail collectif. » 

Il décrit ainsi le déroulement : « La première heure et demie sera consacrée à l’écriture, le moment plus personnel. Et lors des 30 dernières minutes, on partage les textes avec les gens présents, le moment collectif. 

« C’est dans ces dernières 30 minutes que la magie opère. En effet, on se rend compte que chacun et chacune a quelque chose d’unique à exprimer. Une fois satisfait de notre texte, on passe à la mise en voix et à l’interprétation à l’oral. Si vous pensez ne pas avoir de sujet ou aucune idée d’écriture, tant mieux. La première qu’on se pose lors des ateliers est : que veut-on dire? Ensuite, pourquoi le dire? » 

Après que la fin des ateliers en mai, la Maison Gabrielle-Roy organisera une scène ouverte où les gens qui ont suivi les ateliers et d’autres qui le souhaitent partageront leur texte. 

Un parcours couronné de succès littéraire

Le 15 août, le directeur de la Maison Gabrielle-Roy, Sébastien Gaillard, a reçu le deuxième prix au Concours de création littéraire de l’Ouest et du Nord canadien 2024 pour sa nouvelle en prose intitulée Le coeur des coeurs. « J’étais très content quand j’ai appris la nouvelle. C’est la troisième année que je participe au concours », déclare Sébastien Gaillard. En 2022, il avait décroché le troisième prix pour la catégorie prose, suivi du deuxième prix en 2023. « Ça me donne envie de continuer », confie-t-il. 

Sa nouvelle, Le coeur des coeurs, est une oeuvre dramatique qui évolue sur trois niveaux. Le thème imposé était «joie(s)» et le texte devait respecter une limite de 3 000 mots. « J’avais commencé à écrire une ou deux histoires. Mais ça ne fonctionnait pas trop. Finalement, j’ai terminé avec celle-ci. On se trompe souvent en écriture. Mais il faut toujours garder ce qu’on écrit, car cela peut toujours servir d’inspiration pour autre chose. » 

Actuellement, Sébastien Gaillard travaille sur un recueil de nouvelles et se prépare à participer à plusieurs évènements littéraires à venir. Il interviendra au Festival de Slam/Poésie en Acadie en octobre, où il donnera des conférences et des ateliers. 

En novembre, il participera au Grand Slam international de Montréal, représentant le Manitoba. 

« J’ai la chance de ne pas passer par toutes les phases éliminatoires pour la compétition. Je commence directement en demi-finale. Nous serons huit à représenter la francophonie mondiale, que ce soit de Belgique, du Mali ou encore de Madagascar. »