Par Emilie Vermette – collaboration spéciale.
Geneviève Pelletier, directrice générale et artistique du TCM, explique la signification du thème et ce que les spectateurs peuvent attendre de cette nouvelle saison.
Un nouveau thème est abordé avec chaque saison du Théâtre Cercle Molière. La thématique de la saison 2023-2024 a été le dialogue. Geneviève Pelletier détaille que « notre objectif était de susciter des conversations, de rencontrer de nouvelles personnes et de créer des liens ». Dans l’idée d’approfondir cette thématique, le TCM a décidé de s’orienter vers la connexion pour la saison 2024-2025. La directrice explique le but de cette 99e saison. « Nous espérons encourager l’unité des différentes cultures, perspectives et langues. L’an passé, nous avons mis l’emphase sur des dialogues différents. Maintenant, nous voulons les relier.
« Plusieurs non-francophones assistent à nos spectacles. Tout simplement parce qu’ils aiment la langue ou parce qu’ils veulent l’apprendre. Alors maintenant, relions toutes ces choses ensemble. »
L’exécution de connexion
À l’affiche, six spectacles. Celui qui démarrera la saison, à partir du 16 au 26 octobre, s’intitule Ventre mou. Il s’agit d’un nouveau projet réalisé par l’artiste Stéphanie Morin-Robert.
Elle a écrit un autre spectacle il y a une dizaine d’années qui s’appelait BLINDSIDE et qu’elle a traduit en français il y a environ deux ans afin de le présenter au TCM. Il a eu un grand succès et a rem-porté plusieurs prix. « Elle est ensuite venue nous voir pour nous dire qu’elle voulait faire un autre spectacle. Nous sommes donc ravis de l’accueillir en octobre prochain », exprime Geneviève Pelletier. « Stéphanie aime vraiment créer des spectacles auto-biographiques qui posent de grandes questions, en particulier en tant que femme qui a vécu un cancer à un jeune âge et qui a fait des choix ambitieux. »
Le spectacle est destiné à faire réfléchir le public, qui assiste à la comédie noire d’une femme enceinte qui s’ouvre et devient mère pour la première fois. Le spectacle qui suivra, du 20 au 30 novembre, s’intitule Sous les tilleuls. Le créateur de ce spectacle est un auteur local connu, Bertrand Nayet, qui travaille sur ce texte depuis environ quatre ans.
L’histoire suit Gina Lagarde, qui attire l’attention des Services de répression du terrorisme lorsqu’elle va récupérer le corps de son frère, mort lors d’un attentat terroriste. Un peu partout!, qui se déroulera du 15 au 25 janvier, a été créé par des jeunes de 16 à 20 ans, qui participent depuis un an et demi à des formations et activités au TCM.
Plusieurs spectacles
Dirigées par Philippe Habeck, ce spectacle se veut une « véritable narration de la jeunesse et de sa sortie de l’adolescence. » Il montre le parcours d’Isabelle qui essaie de se retrouver, évoquant questions de regret, d’amour et d’incertitude. Le Mois de l’histoire des Noirs se déroulera en février. Ainsi du 1er au 28 février, toutes les personnes sont les bienvenues aux festivités de Noir et fier, une production de Wilgis Agossa. Il y aura une exposition photo au TCM ainsi que plusieurs activités durant le mois, en collaboration avec le Musée canadien pour les droits de la personne et l’Accueil francophone.
« En outre, le 8 février, on fait venir un spectacle du Mozambique qui s’appelle Maputo, produit par la Compagnie TG (Thomas Guérineau). Il s’agit plutôt d’une démonstration de jonglage, de chants rythmiques et de danse percussive. C’est vraiment très beau », affirme Geneviève Pelletier.La saison se terminera avec Frétillant et agile, création d’un artiste autochtone nommé Jocelyn Sioui.
Présenté du 16 au 19 avril, l’histoire illustre le parcours du héros wendat, Auhaïtsic, qui sauve sa Nation de l’extinction et change le cours de l’histoire. En ce qui concerne le Festival Théâtre Jeunesse (FTJ), le pro-gramme accueillera jusqu’à 30 écoles qui participeront à une compétition théâtrale du 5 au 9 mai. Typiquement, sept à huit spectacles sont produits durant ce temps. « C’est un processus unique à chaque école, explique la directrice artistique. Ce sont principalement les enfants qui créent ces histoires et mettent en avant ces thèmes, qu’ils présenteront devant des juges au TCM. »
Options abordables
D’ailleurs, le TCM se dit très conscients de la situation économique délicate actuelle et du fait que les arts sont souvent inaccessibles.
« Que vous soyez étudiant, réfugié, que vous ayez besoin d›une aide gouvernementale ou que vous ayez de faibles revenus, tout le monde devrait avoir le droit d’accéder à la culture.
« Nous croyons fermement que le monde des arts du spectacle doit être partagé autant que possible, c’est pourquoi nous avons mis en place un système innovant de prix des billets. » Les prix varient de 0 $ à 40 $ par billet, et dépendent entièrement de ce que l’individu peut se permettre. C’est gratuit s’il n’a pas les moyens de payer. Mais l’organisation accepte également 15 $, 30 $, ou 40 $, si l’individu souhaite soutenir le système de tarification sociale du TCM.
En faisant le récapitulatif de la saison, Geneviève Pelletier a tenu à souligner le fait que « notre objectif ultime au sein du TCM est d’encourager la cohésion sociale. Cela signifie qu’il faut rassembler des personnes d’origines et de cultures différentes afin de créer un environnement inclusif et diversifié.
« Nous voulons une communauté qui soit consciente de ses propres enjeux et qui soit ouverte à une francophonie nationale, voire mondiale. »