À l’heure actuelle, l’Accueil francophone est séparé entre deux adresses : une sur la rue de la Cathédrale et une sur l’avenue Taché. Les employés et les clients doivent donc naviguer entre les deux sites. Ce qui n’est pas forcément à l’avantage de tous.

Bintou Sacko, directrice générale de l’organisme soulève que « depuis plusieurs années, nous voulions changer de bâtiment. Nous attendions juste la bonne occasion.

« Au début de l’Accueil francophone sur la rue de la Cathédrale, nous étions une vingtaine de personnes. Aujourd’hui, nous sommes jusqu’à plus de 60 personnes avec les employés occasionnels. Nous avons dû louer un bâtiment sur l’avenue Taché. »

Les conditions n’étaient donc pas toujours les meilleures, autant pour les employés que pour les clients de l’Accueil francophone. « Il y avait beaucoup de va et vient entre les bureaux. C’était pesant sur le service offert. Parfois, le client était aussi confus puisqu’il avait des rendez-vous aux deux endroits.

« C’était aussi pesant sur l’esprit d’équipe et sur la cohésion au sein de l’Accueil francophone. Nous n’avions pas toujours la possibilité de faire des rencontres ensemble. Travailler dans une dynamique où nous sommes dans deux locaux, ce n’est pas toujours évident. »

Du côté de Jean-Michel Beaudry, directeur général de la Société de la francophonie manitobaine, il était aussi question d’accessibilité. « Les bâtiments n’étaient pas forcément accessibles pour des personnes à mobilité réduite. Il n’y a pas de rampe ni d’ascenseur. C’était donc un autre problème en plus du fait de devoir changer de site fréquemment. »

Jean-Michel Beaudry
Jean-Michel Beaudry, directeur général de la SFM. (photo : Marta Guerrero)

C’est aussi synonyme que l’Accueil francophone a grandit et continue de grandir pour servir jusqu’à 1 700 clients par année. Jean-Michel Beaudry assure que « même s’il y a des défis comme l’espace, c’est certainement signe que l’Accueil sert de plus en plus de monde et l’intention est de toujours donner de bonnes conditions pour la clientèle et le personnel. »

Un lieu riche en patrimoine

Pour Bintou Sacko, s’installer dans le 227 boulevard Provencher, l’ancien centre médical du Dr Fréchette prenait tout son sens. « Le carré civique est une site patrimonial très important. Avoir ce service pour les nouveaux arrivants dans cet endroit représente beaucoup. Trois bâtiments sur quatre sont désormais occupés alors c’est un peu une manière de redonner de la vie. »

Le Centre Provencher Medical abritera début novembre l’Accueil francophone. (photo : Jonathan Semah)

Bintou Sacko a également été au conseil d’administration constitutif des Ami.e.s du carré civique de Saint-Boniface à titre de vice-présidente puis de présidente par intérim. « C’est extrêmement important de préserver, d’en prendre soin sans dénaturer le bâtiment. Nous voulons raconter l’histoire à la prochaine génération. Le fait que l’Accueil francophone en devienne locataire est une bonne chose. »

Jean-Michel Beaudry abonde dans le sens de Bintou Sacko. « C’est aussi un endroit qui est desservi par les autobus. Il y aura désormais plus de vie au carré civique. Les clients pourront faire leur rendez-vous à l’Accueil francophone et ensuite se promener à la Maison des artistes visuels francophones ou encore dans le Jardin de sculptures.

« Même si le bâtiment n’appartient pas à la ville, c’est une très bonne chose que l’Accueil soit dans le carré civique. Nous voulions qu’il y ait plusieurs services rassemblés au même endroit. »

De plus, Bintou Sacko explique qu’ « être sur le boulevard Provencher est aussi une excellente nouvelle pour les clients. Ils découvriront une artère principale de Saint-Boniface avec plusieurs commerces. »

Une indépendance en devenir

Il était prévu qu’une AGA ait lieu en 2024 pour marquer l’indépendance de l’Accueil francophone par rapport à la SFM. Bintou Sacko assure que « le dossier est toujours en cours. Nous avons un CA provisoire avec Daniel Boucher, Jean-Michel Beaudry et Angela Cassie. Pour l’instant, Daniel et Angela, sont toujours parmi nous. Nous travaillons toujours à l’indépendance de l’Accueil. Si l’AGA n’a pas lieu en 2024, elle aura lieu en 2025 c’est certain. »

Pour Jean-Michel Beaudry, c’est une occasion de temps. « Ce n’est pas une question de volonté. Mais par exemple, le déménagement a pris un peu de temps. Même si l’AGA ne se fait pas en 2024, il y aura toujours une possibilité dans la première moitié de l’année de 2025. De plus, l’Accueil francophone aura des ententes à renouveler en 2025 avec le ministère d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. »

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