Estimant que “les attentes d’inflation des entreprises et des consommateurs se sont largement normalisées”.

“Nous procédons à une plus grosse réduction aujourd’hui parce que l’inflation est maintenant de retour à 2 % et que nous voulons qu’elle reste près de cette cible”, a déclaré Tiff Macklem, le gouverneur de la Banque du Canada en conférence de presse.

En septembre, l’inflation est passée sous l’objectif des 2 % établi par la banque centrale avec 1,6 % sur un an, son niveau le plus bas depuis plus de trois ans.

L’institution monétaire s’attend à ce que l’inflation demeure près de la cible sur l’horizon de projection, “les pressions inflationnistes à la hausse et à la baisse se compensant en grande partie”.

“Si l’économie évolue de manière généralement conforme à cette prévision, nous nous attendons à réduire encore le taux directeur pour soutenir la demande et garder l’inflation à la cible”, a ajouté Tiff Macklem.

Il s’agit de la quatrième baisse d’affilée du taux directeur alors que la banque l’avait maintenu pendant près d’un an à 5 %, son plus haut niveau depuis deux décennies.

La Banque du Canada estime que la croissance économique devrait passer de 2 % durant la première partie de l’année à 1,75 % dans la seconde.

Elle souligne que la consommation a “encore progressé dans son ensemble”, que les conditions du marché du travail “restent détendues” et que “la croissance des salaires demeure élevée par rapport à celle de la productivité”.

“Dans l’ensemble, l’économie reste en situation d’offre excédentaire”, note la banque centrale, soulignant que la “croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait se renforcer graduellement sur l’horizon de projection, soutenue par les taux d’intérêt plus bas”.

L’institution prévoit une croissance du PIB de 1,2 % en 2024, de 2,1 % en 2025 et de 2,3 % en 2026, avec un “renforcement de l’économie (qui) permettra à l’offre excédentaire de se résorber peu à peu”.

Pour James Orlando, analyste de la banque TD, cette baisse d’un demi-point ne devrait “probablement pas” être assez pour relancer l’économie, soulignant que la banque centrale avait reconnu qu’elle “devait en faire davantage étant donné que les données économiques continuaient de montrer que le pays restait coincé dans une impasse”.

Pour ce qui est de la prochaine annonce, Royce Mendes de la banque Desjardins ne s’attend pas à une nouvelle réduction d’un demi-point.

“Avec des taux qui partent d’un niveau désormais plus bas et une économie américaine plus solide, la Banque du Canada pourrait vouloir revenir à des mouvements de 25 points de base alors qu’elle évalue l’impact de l’assouplissement monétaire récent”, note l’analyste.

Les experts s’attendent toujours à ce que la banque centrale rabaisse son taux à 2,25 % sur le long terme.

La prochaine décision monétaire est prévue le 11 décembre.

maw/LyS