Sensible, généreuse, attentionnée sont autant d’adjectifs qui définissent Marie Paule Ehoussou comme le raconte ses ami.es, Cynthia Dadié et Alexandre Lenoir. C’est d’abord par l’Université de Saint-Boniface que Cynthia Dadié a rencontré Marie Paule Ehoussou. « Je suis arrivée en 2019 au Manitoba pour étudier à l’USB et elle était là. Au fur et à mesure, nos liens se sont renforcés. Nous étions ensemble à l’université, nous habitions le même quartier et jusqu’à la semaine de son décès, nous partagions du temps ensemble. »

Alexandre Lenoir partage cette même expérience. « On s’est connu dès la première journée à l’Université Saint-Boniface. Lors de cette première journée, nous sommes allés visiter le Musée canadien pour les droits de la personne et nous étions les deux seuls à avoir terminé la visite. Nous avons pu échanger et en apprendre davantage l’un sur l’autre. »

Marie Paule, comme présidente de l’Association des étudiants de l’Université de Saint-Boniface, a été la représentante des étudiants au Bureau des gouverneurs de l’USB. Elle était aussi la présidente de la section de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants au Manitoba. Plus récemment, elle s’était engagée dans l’Association ivoirienne du Manitoba comme vice-présidente.

Son engagement communautaire n’avait d’égal que son engagement envers ses amis. Cynthia Dadié la décrit ainsi. « Elle était fougueuse, serviable, dynamique et disponible. Tu n’avais pas besoin de lui dire que tu avais besoin d’elle, qu’elle était déjà devant ta porte. »

S’investir dans la communauté

Alexandre Lenoir rejoint le témoignage de Cynthia Dadié. « Elle était très curieuse alors elle se rensei- gnait sur tous les sujets. C’était quelqu’un de très serviable, elle était honnête dans toutes ses interactions. Elle était tellement ouverte sur le monde, nous avons fait quatre voyages ensemble. Elle voulait toujours découvrir de nouvelles choses. »

Autant de qualités qui l’ont servie pour s’investir dans la communauté à plusieurs niveaux comme le souligne Cynthia Dadié. « Quand quelque chose lui était confié, elle avait à cœur que les choses soient très bien faites. Quand elle était présidente de l’AEUSB, j’étais vice- présidente. Je suis aussi la trésorière de l’Association ivoirienne du Manitoba, alors nous avons mené plusieurs dossiers ensemble, c’était un plaisir de travailler avec elle. Elle était très très très dynamique, tout devait être parfait pour elle. Si on lui disait : on veut organiser une cérémonie, elle organisait toute la cérémonie jusqu’aux plans de table, le budget et la décoration, elle était dans le détail. »

Alexandre Lenoir se sou- vient de sa volonté de s’engager. « Elle avait vraiment envie que les étudiants de l’USB aient une vie agréable à l’université. Toutes les activités pour les étudiants, vous pouviez trouver Marie Paule parce qu’elle voulait faire entendre sa voix et celles des étudiants manitobains. »

Engagement et volonté

D’ailleurs, l’Association ivoirienne du Manitoba est venue de l’impulsion de Marie Paule Ehoussou comme l’explique Alexandre Lenoir. « Pendant la COVID-19, elle avait essayé de bâtir un rassemblement pour les jeunes pour les Ivoiriens. Par la suite, nous nous sommes organisés d’une meilleure manière. Mais c’est pour montrer l’engagement et la volonté qu’elle avait. Elle souhaitait une vraie entraide dans la communauté ivoirienne. Quand l’Association est née, elle s’est mise sur le conseil d’administration tout de suite pour aider à organiser les activités, préparer la nourriture. »

Et la nourriture de Marie Paule Ehoussou aura sûrement marqué les esprits de plusieurs comme le remar- que Cynthia Dadié. « Récemment, elle avait organisé un évènement pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Elle s’était tellement fait remarqué durant l’organisation que beaucoup de gens se demandaient : Mais qui est cette Marie Paule? La nourriture de Marie Paule est très bonne, mais qui est-elle? »

Pour Alexandre Lenoir, c’est sa capacité à accomplir de petits miracles qui aura marqué son esprit. « Elle aimait qu’on l’appelle Tinker Bell. Elle faisait en sorte que les choses arrivent. Je me sou- viens qu’à un moment, j’avais des soucis avec mes papiers d’immigration. Je paniquais et elle m’a simplement dit : Alexandre, ne t’inquiète pas, je vais t’aider, je suis Tinker Bell. Elle m’a guidé parmi le système et du jour au lendemain, tout s’est aligné pour moi. Pour elle, rien n’était impossible. »

Cynthia Dadié le dit elle-même. « J’ai perdu ma sœur. Marie Paule était devenue une personne de ma famille. C’était une petite sœur que m’avait donné le Canada. »

Alexandre Lenoir espère que les gens retiendront d’elle son impact. « Elle a fait bouger les choses dans notre communauté. Elle voulait avoir un impact sur la vie des gens qui l’entouraient. Elle était vraiment sensible aux personnes. »

(1) Un Gofundme est disponible pour permettre à la famille de Marie Paule Ehoussou de rapatrier son corps en Côte d’Ivoire : https://gofund.me/2f8948a5


Le coût d’un dernier voyage

D’après la société d’assurance spécialisé dans l’assistance et le rapatriement des corps, FAC international, plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour estimer le coût. Tout d’abord, les services funéraires pour préparer le corps et les frais de transports. La destination et le mode de transports influencent aussi le prix. FAC international estime que la facture peut varier entre 3 000 $ et 9 000 $.

Il existe plusieurs conditions administratives également suivant les pays, comme l’autorisation de transfert de l’ambassade (du pays du défunt), le certificat d’embaumement, le certificat de mise en bière, la mise en bière police ou encore l’autorisation du ministère de l’Intérieur.