Un coup dur pour plusieurs résidents qui ont décidé de se mobiliser pour se donner des chances d’attirer un nouveau praticien.
Pendant plusieurs années, la clinique vétérinaire de Thompson a fonctionné avec un seul vétérinaire. Un travail déjà conséquent pour cette per-sonne. Ainslee McLaughlin, vice-présidente de la coopérative Thompson & Area Pet Care Cooperative, remarque que « c’est toujours beaucoup de travail pour un seul vétérinaire. Nous pourrions facilement avoir deux ou trois vétérinaires à plein temps et avoir du travail à plein temps pour chacun d’entre eux ».
Actuellement, la clinique vétérinaire compte un peu plus de 5 000 patients et reçoit près de 400 animaux par mois. Mais la surcharge de travail n’est pas propre à la région de Thompson. En 2020, un sondage montrait que 26,2 % des 1 403 vétérinaires du pays avaient eu des pensées suicidaires dans les 12 derniers mois. Être le seul vétérinaire dans une région éloignée peut vite devenir difficile pour la personne, reconnaît Ainslee McLaughlin. « Il faut que nos vétérinaires trouvent un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée afin de rester en bonne santé et de pouvoir continuer à s’occuper de nos animaux, ou de nos animaux bien-aimés. »
Des barrières à l’installation
Depuis 2021, la Dre Keri Hudson Reykdal est installée à Thompson, au départ, elle était venue uniquement pour prêter main forte « quelques temps ». Originaire d’Ashern, à 5h30 de route, sa famille est toujours installée dans la municipalité d’Entre-les-Lacs. « Comme elle est toute seule, elle ne peut pas prendre de vacances pour vraiment se reposer. Mais elle ne peut pas continuer à donner et à donner tout en continuant à gérer son entreprise. Il y a une grosse pression qui s’exerce sur elle parce qu’on s’attend toujours à ce qu’elle ne fasse pas d’erreur avec un animal.
« C’est une carrière tellement difficile, et le fait d’être la seule personne dans une petite communauté la met sous les feux de la rampe. »
C’est pour ces raisons qu’elle a décidé de raccrocher. Elle assurera une transition de six mois à raison de quatre jours par semaine.
Bien consciente des réalités du nord, Ainslee McLaughlin et d’autres résidents ont décidé de se saisir de la question pour réduire les barrières à l’installation d’un vétérinaire. « Pour gérer une clinique vétérinaire, il faut être vétérinaire. Très peu d’étudiants qui sortent d’études peuvent se permettre de monter leur clinique. Alors nous avons donc formé une coopérative pour racheter la clinique de Dre Keri Hudson Reykdal et de demander à un vétérinaire de gérer l’entreprise à partir de la clinique.
« Nous serions donc propriétaires du bâtiment et de l’équipement. Nous soutiendrions les vétérinaires qui viendraient travailler pour nous. »
Élaborer un plan d’affaires
Pour l’instant, rien n’est encore fait. Mais le CA de Thompson & Area Pet Care Cooperative travaille avec un avocat pour permettre de voir se réaliser ce travail. « D’ici quelques semaines, nous serons en mesure d’élaborer notre plan d’affaires et de le présenter aux sponsors et aux groupes communautaires qui veulent voir ce projet se réaliser.
« Ce n’est pas quelque chose qui a été fait dans la province du Manitoba auparavant. Mais nous sommes très confiants. »
Si le groupe ne parvient pas à une solution, les propriétaires d’animaux du nord devront voyager jusqu’à Winnipeg pour recevoir des soins. « Ce n’est pas parce que nous vivons dans le nord que nous ne pouvons pas avoir la même vie que d’autres Manitobains.
« À date, nous recherchons des vétérinaires expérimentés qui pourraient venir remplacer notre vétérinaire actuel pendant le processus ou la transition. Mais nous recherchons aussi des vétérinaires à plein temps. »
Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté