Elle sera présente au Musée canadien pour les droits de la personne afin de clôturer ce mois de célébrations, avec pour thème : Mots sur maux.
À partir du 1er février jusqu’au 28, la quatrième édition de Noir et Fier prendra part au Théâtre Cercle Molière et cette année encore, une pléiade d’activités devrait avoir lieu à différents moments pour rythmer ce mois (voir encadré).
Mais ce qui viendra conclure ce mois chargé en conversations et en échanges, c’est la deuxième édition du gala Noir et Fier.
Un spectacle
Cette année encore, la gala aura lieu au Musée canadien pour les droits de la personne, l’occasion d’un véritable moment « spectacle » comme le souligne Wilgis Agossa, organisateur. « On va diminuer le montant d’artistes. Dans les commentaires que nous avons reçus pour nous améliorer, c’est quelque chose qui est revenu. L’idée est de profiter davantage de ceux qui seront présents ce soir-là.
« La soirée sera alors guidée par le groupe Dr Henry Band, ils feront la première partie du spectacle et accompagneront donc l’artiste invitée internationale, Lydol. La musique de Lydol s’accorde très bien avec le thème Mots sur maux, c’est une slammeuse, son maniement des mots est incroyable. Elle est aussi très engagée dans la défense des droits de la personne. Le gala est une occasion de pouvoir partager ce moment très spécial avec elle. »
Puissance des mots
C’est par le biais de l’émission l’Afrique a un incroyable talent que Wilgis Agossa a connu l’artiste. La puissance de ses mots a résonné très fortement pour celui qui est un amateur de poésie. En juillet 2024, elle s’est produite à Montréal et Wilgis Agossa en a profité pour la voir sur scène. « En la voyant sur scène, j’ai écrit directement au comité directeur de Noir et Fier en leur disant : Elle doit venir à Winnipeg, elle doit être là pour le gala. »
Pour Lydol, la décision de participer a été assez rapide dans son esprit. « Quand j’ai reçu l’invitation, je suis allée sur le site web de Noir et Fier. En voyant le but, les missions, je me suis dit : Bien sûr que j’ai envie de venir. Nos valeurs sont alignées, le festival défend les mêmes combats que moi alors si je peux donner de la voix c’est avec plaisir. »
Et le thème a trouvé toute l’attention de l’artiste, son premier album s’intitulait d’ail-leurs Slamthérapie. « J’ai commencé le slam pour soigner les maux par les mots. C’est une démarche qui ne me lâche pas car je sais que les mots ont de la valeur. Les mots peuvent soigner. Ils m’ont soignée et les gens peuvent être impactés par ces paroles.
« Ces dernières années, nous nous sommes concen-trés sur créer de la valeur, avoir de l’argent que nous avons oublié la valeur de l’humanité. Pour moi, c’est important de rappeler que l’humain reste au coeur de toute chose. On peut amasser autant de richesse que l’on souhaite, mais si on n’existe plus humainement, ces riches-ses n’ont plus aucune valeur. Ce message passe par des messages d’amour et sur la manière d’interagir avec les gens autour de nous. »
Environnement inspirant
Sans forcément en dévoiler trop au sujet de sa performance, Lydol aime s’inspirer de son environnement. « J’arrive quelques jours avant le gala, en arrivant sur place c’est possible d’être inspirée par certains moments. J’espère sortir en étant inspirée, chargée émotionnellement..
« Être dans un espace comme le Musée canadien pour les droits de la personne, c’est l’endroit parfait pour parler de ces thématiques, pour poser des mots car les gens sont disposés à écouter. »
Du monde, il devrait y en avoir, car cette année, la capacité maximale sera de 300 personnes. Ce gala sera aussi l’occasion de reconnaître des personnes noires qui oeuvrent de manière positive dans la société canadienne ou manitobaine dans différents domaines.
Wilgis Agossa se sent extrêmement reconnaissant d’avoir le privilège de mettre sur pied un tel évènement. « À travers cette édition, j’espère que nous allons pouvoir converser. Que chacun puisse mettre des mots sur ce qu’il ressent au fond de lui. En dehors des évènements ponctuels, il y aura des occasions de discussions au foyer du TCM pour des groupes qui souhaitent discuter de ces sujets qui sont trop souvent tabous. »
À vos agendas
Le tout commencera le 31 janvier lors du vernissage de l’exposition de Noir et Fier au Théâtre Cercle Molière (TCM). Elle se déroulera jusqu’au 28 février. Cette exposition sera aussi accompagnée d’un balado produit par La Liberté en collaboration avec Wilgis Agossa sur le racisme systémique.
Durant le mois de février, plusieurs activités pour tous les groupes d’âge sont organisées par différents acteurs qui ont rejoint Noir et Fier dans sa mission.
Le 2 février : le TCM et la Fédération des parents de la francophonie manitobaine organisent une après-midi avec des jeux, du bricolage et de la danse Afro grâce à Mathieu Agoli.
Le 3 février : le Centre de santé de Saint-Boniface accueille une conférence le midi sur le racisme systémique dans le système de la santé.
Le 7 février : l’Accueil francophone et le Réseau en immigration francophone du Manitoba présentent une conférence, Les cicatrices invisibles du racisme, au Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP).
Du 3 au 8 février : le TCM accueille le spectacle Maputo-Mozambique.
Les 8 et 9 février : le marché des artisans et entrepreneurs noirs prendra place au MCDP.
Le 9 février : grâce à Cinémental, la série Lakay Nou sera diffusée au TCM.
Le 16 février : Kelly Bado et Cheikh Ibra Fam, un artiste d’origine sénégalaise rythmeront une soirée du Festival du Voyageur.
Les mercredis 5,12,19 et 26 février : le TCM accueillera des contes de différentes régions du monde à partir de 17h30.
Le 27 février : le deuxième gala de Noir et Fier aura lieu au MCDP.