Il peut être trop facile de mésestimer l’importance des bibliothèques. Il ne s’agit pas seulement d’une réserve à livres et d’informations, ce qui est déjà assez précieux en soit.

Elles jouent aussi le rôle « de troisième lieu » dans l’espace social.

C’est ce que déclarait la professeure à l’école de travail social de l’Université de Moncton, Marie-Pier Rivest, en avril 2024 lorsque la Ville de Winnipeg annoncé la fermeture, les dimanches, de la bibliothèque du Millénaire.

Les troisièmes lieux étant des endroits qui sont accessibles à la grande majorité des citoyens.

Un troisième lieu social

À l’époque, la professeure soulignait l’importance sociale des bibliothèques, notamment pour les personnes en situation d’itinérance. Ces dernières étant un lieu où l’Accès aux ressources tel qu’Internet, ou les services sociaux est à la portée de tous.

Au Manitoba, il existe 10 bibliothèques publiques offrant des services bilingues en milieu rural. Il apparaît alors assez évident que ces dernières ont une importance toute particulière. À la fois pour les raisons invoquées plus haut qui relève de l’accès équitable à l’information, mais pour bien d’autres raisons encore que le directeur général de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba, Justin Johnson, fait valoir.

« Pour les communautés francophones en milieu rural, les services de bibliothèques publiques permettent de normaliser et promouvoir l’identité francophone. Tant au niveau social que culturel. »
L’on peut aussi mentionner par exemple un rôle social important puisque certaines de ces bibliothèques proposent par exemple un service de garderie.

Mais ce n’est pas tout.

Rétention et croissance de la population

« Elles sont de véritables indicateurs de vitalité pour nos collectivités francophones bilingues en milieu rural », indique Justin Johnson.

« Elles jouent un rôle sur le plan du développement communautaire et social et servent de lieu de rassemblement pour tous les âges. »

Le directeur général de l’AMBM ajoute aussi qu’elles servent à la rétention et la croissance de la population, « dans le sens où l’existence et l’offre active de services bilingues attirent et retiennent des professionnels et de nouvelles familles francophones ».

Par la même, en améliorant la qualité de vie dans ces zones excentrées, elles favorisent l’intégration de nouveaux arrivants et renforcent leur sentiment d’appartenance dans nos communautés rurales.

Pour toutes ces raisons, l’AMBM en partenariat avec le gouvernement du Manitoba mène actuellement une étude approfondie pour tenter de définir une piste de solution afin de pérenniser ces services-là.
L’étude en cours, « évaluera l’engagement municipal et provincial envers ces services et explorera des modèles pour assurer un développement continu », explique Justin Johnson.

Une collaboration avec le gouvernement fédéral?

Parmi les pistes explorées, une collaboration avec le gouvernement fédéral. Car « ces services peuvent servir à renforcer la vitalité de nos communautés de langues officielles en situation minoritaire. »

À noter que dans son budget 2024, la province a modernisé son modèle de financement des bibliothèques publiques en encourageant notamment la coopération régionale. Le financement de cette bibliothèque résulte d’un partenariat entre le provincial et le municipal.

Le coût d’opération de ces bibliothèques varie beaucoup d’une municipalité à une autre. Le nouveau modèle compte notamment des incitatifs financiers pour que les municipalités s’allient financièrement.

Pour ce qui est de l’étude, plus de détails devraient être disponibles au courant de l’année 2025.