Ce Conseil du commerce avec les États-Unis aidera notamment la Province à se préparer aux tarifs américains potentiels, qui pourraient voir le jour dès le 1er février comme l’a envisagé le président Donald Trump lors de son investiture le 20 janvier. 

La création du conseil fait suite à l’annonce concernant l’établissement d’un bureau commercial du Manitoba à Washington.

Pas moins de 16 personnes siègent sur ce Conseil du commerce avec les États-Unis. C’est le cas notamment de Ryan Kuffner, président et directeur général de Economic Development Winnipeg. Si les objectifs détaillés de ce Conseil sont encore à définir, il est avant tout là pour « veiller à ce que le premier ministre reçoive les meilleurs conseils possibles de la part de personnes compétentes pour l’aider à prendre ses décisions », résume Ryan Kuffner.

Alors que le Manitoba, comme d’autres provinces et territoires au Canada, se prépare depuis plusieurs semaines aux décisions de Donald Trump, Ryan Kuffner pense que le Manitoba fait bien en essayant d’abord de maîtriser ce qu’il peut maîtriser à l’intérieur de ses propres frontières.

« Il s’agit d’une administration assez imprévisible qui a commencé aux États-Unis et la chose la plus importante que le Manitoba puisse faire est de contrôler ce qu’il peut contrôler. C’est ce que le premier ministre fait en créant ce Conseil, ce qui garantit qu’il dispose d’un mécanisme souple pour répondre de manière souple à ce qui pourrait être un évènement inattendu et imprévisible au cours des prochains mois, voire des prochaines années. »

« Le Manitoba a une formidable opportunité de se positionner comme l’un des principaux partenaires de l’Amérique. » Ryan Kuffner, président et directeur général de Economic Development Winnipeg.

Le Manitoba a un rôle à jouer

Pour rappel, l’économie manitobaine a une forte dépendance commerciale avec les États-Unis. Le Manitoba a réalisé en 2023 la majorité de ses échanges commerciaux avec les États-Unis, soit 72 % de toutes ses exportations et 76 % de toutes ses importations. 

Malgré cette situation, Ryan Kuffner pense que le Manitoba a plusieurs atouts qui en font un partenaire de choix pour nos voisins du sud. « Le Manitoba a une formidable opportunité de se positionner comme l’un des principaux partenaires de l’Amérique. Qu’il s’agisse de notre capacité à fournir des minéraux essentiels. Qu’il s’agisse de notre secteur agricole qui est le grenier du monde et certainement un secteur majeur d’exportation vers les États-Unis, qu’il s’agisse des chaînes d’approvisionnement sûres que nous offrons en termes de produits manufacturés, je pense que le Manitoba est bien positionné. »

Incertitudes et inquiétudes

Cependant ces 25 % d’imposition sur tous les produits canadiens inquiètent un peu partout au pays. C’est le cas au Manitoba comme le souligne Ryan Kuffner, qui par son activité, rencontre tous les jours les entrepreneurs de la province. « Ils se préparent à leur manière à cette période d’incertitude. Je pense que l’incertitude n’est jamais bonne pour les affaires. De nombreuses entreprises ont parlé de peut-être retenir certaines de leurs décisions d’investissement dans l’attente d’une issue claire à la situation des droits de douane. Mais je sais que chaque secteur de l’économie est différent en matière de réaction. Et la nature des droits de douane qui pourraient être imposés par l’administration Trump dictera notre réponse. »

Pour soutenir cette incertitude, un chiffre : 40 %. C’est le nombre d’entreprises canadiennes qui ont exprimé des inquiétudes quant aux effets négatifs potentiels de la nouvelle administration américaine, dans la plus récente Enquête sur les perspectives des entreprises du quatrième trimestre de 2024 présentée par le Banque du Canada.