Par Simon Laplante.

Dernièrement, certains professeurs universitaires spécialistes en mathématiques ont critiqué ouvertement la décision du ministère de l’Éducation de ne plus exiger une spécialisation (Majeur/Mineur) pour nos futurs enseignants.

Ces professeurs qualifient cette décision comme étant une réduction des standards et par conséquent une éducation encore plus boiteuse pour nos enfants, particulièrement en mathématiques. La réalité de notre système éducatif ne supporte en aucun point cet argument.

D’abord, il faut comprendre que parce que tu es spécialiste dans un sujet ou une matière cela ne garantit en rien que tu seras un bon enseignant et que tu sauras faire comprendre les concepts à tes étudiants. Deuxièmement, dans la réalité de notre système scolaire nos enseignants sont appelés à enseigner diverses matières non seulement au cours d’une année scolaire, mais aussi tout au long de leur carrière.

Troisièmement, associer éducation et spécialisation implique que nos enseignants ne continuent pas leur apprentissage et développement personnel tout au long de leur carrière. Finalement, ce concept ne tient pas compte de l’expérience de vie de l’enseignant. Ainsi un enseignant qui a grandi sur une ferme sera certainement en mesure d’enseigner adéquatement des concepts de science, de biologie et même environnementaux.

L’idée de donner l’opportunité à nos futurs enseignants de suivre divers cours à travers diverses facultés a certainement du mérite dans le contexte de notre système scolaire. Nous avons besoin de généralistes qui ont été formés à travers divers sujets de la science à la littérature. Ces futurs enseignants auront aussi le privilège d’approfondir certains sujets d’intérêt personnel. En tant que généralistes, ces enseignants seront beaucoup mieux équipés pour enseigner les concepts de base requis dans nos curricula. Ils auront aussi l’opportunité de continuer leur formation tout au long de leur carrière.

Le danger dans une formation de généralistes est que certains sujets comme les mathématiques (sujet qui crée souvent beaucoup d’anxiété parmi nos éducateurs), la musique ou l’éducation physique soient complètement absents de la formation de base du baccalauréat en préparation aux deux années de formation pédagogique comme éducateur. Il sera important pour nos universités d’identifier les étu-diants qui souhaitent devenir enseignants dès le début du baccalauréat et de les encourager à suivre des cours dans les sujets ou ils sont moins compétents.

Nos facultés d’éducation ont la responsabilité de former des pédagogues et non des spécialistes. Un bon pédagogue n’a certainement pas besoin d’être un spécialiste, mais il a certainement besoin de comprendre comment nos enfants apprennent et ce qui est requis pour qu’ils deviennent de bons citoyens.