Par Raymond Lafond.
Le président des États-unis avait annoncé l’imposition de tarifs douaniers sur les importations en provenance de trois pays représentant ensemble environ 42 % des importations américaines : le Mexique (15,6 %), la Chine (13,5 %) et le Canada (12,6 %).
Si Donald Trump met ses menaces à exécution, en réponse, le Canada compte appliquer des tarifs de 25 % sur des importations américaines totalisant 30 milliards de dollars. Si on examine de près la longue liste de ces produits, la plupart peuvent être remplacés par des produits canadiens ou importés de pays autres que les États-unis.
Si l’impact de ces mesures sur l’ensemble du Canada fait l’objet de nombreuses discussions, qu’en est-il plus précisément pour le Manitoba? Pour les six premiers mois de l’année 2024, les importations du Manitoba se chiffraient à 16,1 milliards $, dont 76,7 % nous parvenaient des États-unis.
Des produits importés par le Manitoba, 63 % étaient de la machinerie, des produits chimiques, de l’équipement de transport et des produits métalliques fabriqués aux Étatsunis. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la nourriture ne représente que 4,4 % de nos importations.
En comparaison, les exportations du Manitoba au cours des six premiers mois de 2024 s’élevaient à 12,2 milliards de dollars, soit environ 24 % de moins que les importations.
Les principales exportations du Manitoba comprenaient :
• 17,4 % d’huiles de pétrole et d’huiles issues de minéraux bitumineux,
• 10,4 % de canola, colza, moutarde et fèves de soya,
• 9 % de médicaments,
• 6,5 % de blé,
• 5,7 % de viande de porc.
Si l’incertitude économique inquiète de nombreuses entreprises, d’autres y voient des occasions d’investissement. C’est le cas de la société Linamar, qui a annoncé la semaine dernière un investissement d’un milliard de dollars dans le secteur automobile à Guelph, en Ontario.
Face à cette situation, certains consommateurs choisissent de privilégier les produits canadiens ou provenant d’autres pays. Par exemple, il est possible de vérifier l’origine des articles achetés en épicerie, bien que cela demande un effort supplémentaire. C’est ce qu’a fait mon épouse la semaine dernière : elle a pris le temps de vérifier chaque produit avant de l’acheter, s’assurant qu’il ne provenait pas des États-unis. Un petit geste, mais qui lui a procuré une certaine satisfaction.
Encourager les produits locaux peut être une manière de soutenir l’économie canadienne. Le vin, les boissons alcoolisées et d’autres produits fabriqués au Canada offrent souvent une qualité comparable à ceux importés.
Ironiquement, même Amazon, un géant du commerce en ligne basé aux États-unis, signale désormais les produits « Made in Canada ». Une reconnaissance implicite du fait que la demande pour les produits locaux est en pleine croissance.