Il s’agit d’évaluer les progrès réalisés par gouvernement fédéral en matière de communications dans les deux langues officielles dans des contextes d’urgence.

Jusqu’au vendredi 7 mars 2025, le site web du Commissariat aux langues officielles affichera un questionnaire en ligne adressé aux Canadiens et Canadiennes.

Le questionnaire de six questions s’intéresse aux expériences des citoyens dans les situations d’urgence. À savoir les évènements liés aux phénomènes météorologiques violents, les écrasements d’avion, les alertes AMBER ou encore, les pandémies. Le but étant de déterminer si des informations de la part du gouvernement du Canada et de ses ministères ont été transmises et rendues accessibles dans la langue officielle de préférence des citoyens.

Ce questionnaire fait suite à la publication par Raymond Théberge, Commissaire aux langues officielles, du rapport Une question de respect et de sécurité : l’incidence des situations d’urgence sur les langues officielles, datant d’octobre 2020.

Plusieurs recommandations venaient clore ce rapport. Elles rappelaient par ailleurs qu’en vertu des parties IV et V de la Loi sur les langues officielles, les institutions fédérales sont dans l’obligation de communiquer dans les deux langues.

Faciliter la diffusion en simultané des communications d’urgence

Entre autres, les recommandations de Raymond Théberge préconisaient l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action pour assurer et faciliter la diffusion en simultané des communications d’urgence.

« La pandémie nous avait donné l’occasion de voir comment le gouvernement fédéral réagissait dans ces situations. Nous avions pu constater qu’il y avait des lacunes importantes en matière de communication dans les deux langues simultanément, mais aussi lorsqu’il s’agit de la qualité de ces dernières », se remémore le Commissaire aux langues officielles.

« La conclusion émise à l’époque était que les institutions impliquées dans le domaine des urgences n’avaient pas les structures en place pour communiquer efficacement. »

Toujours dans le contexte de la pandémie de COVID-19, Raymond Théberge prend alors l’exemple de Santé Canada où des « manquements » avaient été notés notamment au niveau des conférences de presse principalement menées en anglais.

« Ça démontre que l’on n’a pas encore développé le réflexe du bilinguisme. »

Ce qui pose un problème, en particulier dans des contextes d’urgence, comme le rappelle le Commissaire.

« La communication est la première chose à faire, et il est primordial que des informations qui sont cruciales soient diffusées dès le départ dans les deux langues. Dans certains cas, c’est une question de vie ou de mort. »

Évaluer les progrès réalisés

Quant à savoir si les raisons derrière cela relèvent d’un manque de personnel bilingue ou bien simplement d’un ordre de priorité favorisant l’anglais, Raymond Théberge n’hésite pas bien longtemps.

« C’est un peu tout ça… il existe, je pense, une culture de l’unilinguisme au sein de l’appareil fédéral et on doit redoubler d’efforts pour s’assurer que les obligations légales soient respectées. Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu de progrès, mais c’est important de réitérer le message. »

Cette nouvelle étude viendra donc évaluer les progrès réalisés au niveau des institutions fédérales.

« Trop souvent, on fait un rapport, puis on émet des recommandations, mais on ne pense pas à vérifier si cela a eu un impact », dans cette optique, un suivi est fait auprès des institutions qui ont été identifiées en 2020, et le sondage actuellement en ligne permettra ensuite de créer des groupes témoins afin d’approfondir certaines questions.

Idéalement, l’analyse des données devrait être terminée au printemps, s’en suivra alors la publication d’un rapport de suivi.