Cette adaptation d’une fable anglaise Capo’- Rushes (1), qui reprend Cendrillon et Le Roi Lear de Shakespeare, est recommandée à partir de l’âge de 5 ans.
Le comédien franco-manitobain Simon Miron y incarne plusieurs rôles dont celui du père, de Saint-Jean-Baptiste et de Gérard. Lors d’une journée froide en hiver, le père tente de raconter, de façon plutôt laborieuse, une histoire à ses deux filles respectivement jouées par Emily Meadows et Alanna McPherson.
Ce qui fait l’originalité de cette création, c’est le point de vue métis qui est incorporé à l’histoire. « Il y a beaucoup d’éléments de la culture métisse. D’abord, le père raconte une histoire. Cette tradition orale est quelque chose de très métis », souligne Simon Miron.
De plus, si la pièce est principalement jouée en anglais, la langue mitchif y est également présente. Prenant place en 1868, l’histoire se déroule dans un fort à proximité de Saint-Norbert dont les protagonistes sont tous originaires.
Un choix plein de sens pour Erin Macklem, autrice de la pièce. En effet, l’artiste possède des origines métisses avec des ancêtres venant de la rivière Rouge.
D’ailleurs, le projet a réuni des artistes ayant un point commun surprenant. Simon Miron raconte : « La pièce présente des noms de famille métis que nous avons en commun. Quand j’ai vu la photo (2) sur la couverture du texte qui mentionnait une même branche d’ancêtres métis, je n’en revenais pas! Et c’est pareil pour la metteuse en scène Katie German et notre consultante culturelle Seraph-Eden Boroditsky. »
Une coïncidence qui a poussé le comédien à travailler sur le projet et à explorer sa propre culture. « Ce projet est unique, ce qui a beaucoup de valeur pour moi. C’est quelque chose de très fort et de touchant. »
Un spectacle à l’énergie folle
Déjà jouée sur les planches du MTYP depuis le vendredi 21 février, la pièce opte pour un registre humoristique qui n’est pas pour déplaire aux plus jeunes et leur famille. « Il y a beaucoup de rires », s’enthousiasme le comédien.
Il ajoute d’ailleurs aimer cette interaction avec le public qui amène parfois la petite troupe à improviser en fonction des réactions dans la salle. « Le show est différent en fonction des écoles, des enfants et de leurs réactions. L’énergie du spectacle change beaucoup. C’est vraiment le fun. »
Avec un rythme soutenu où les farces et les actions s’enchaînent, le spectacle s’apparente presque à une comédie musicale. Pendant environ une heure les comédiens chantent, dansent et exécutent même quelques pas de gigue afin de garder l’attention des jeunes enfants en éveil.
Un spectacle exigeant en termes de l’énergie pour le comédien donc. « Il y a beaucoup de changements au niveau physique car je dois mener mon corps de différentes façons en fonction du personnage que j’incarne. »
La tournée dans les écoles manitobaines a débuté se terminera le 16 mai après 92 représentations. Au total, la troupe sera reçue dans 92 établissements scolaires de toute la province.
« Il s’agit de ma première tournée en tant que comédien. J’ai vraiment hâte de vivre ça avec le reste du groupe et de partager ces histoires avec le public », conclut Simon Miron.
(1) Cap-o’-Rushes est un conte de fée publié par Joseph Jacobs en 1890.
(2) La photographie représente la famille dont sont inspirés les personnages de la pièce.