Les Langues officielles semblent désormais faire partie du ministère de la Culture et de l’Identité canadiennes, dont Steven Guilbeault a maintenant la responsabilité.
La disparition de ce portefeuille est « inacceptable » selon la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA).
« Le fait de vouloir un cabinet de petite taille n’est pas une excuse pour faire disparaitre le portefeuille des langues officielles, surtout pas au moment où l’identité canadienne et la souveraineté nationale du pays sont au centre des préoccupations », a déclaré Liane Roy, présidente de la FCFA.
L’organisme ne remet pas en question « les convictions francophones » de Steven Guilbeault et trouve d’ailleurs « encourageant » de voir le nombre de ministres qui peuvent parler le français. Mais le souci est plus large. « Le problème, c’est que la disparition du portefeuille des Langues officielles dilue énormément l’importance du dossier à un moment où on doit mettre l’accent sur tout ce qui fait la souveraineté nationale du Canada. Ça lance le message qu’en termes d’identité canadienne, les langues officielles, ça n’existe pas », selon Liane Roy.
À l’image de la FCFA, la Société de la francophonie manitobaine (SFM) avoue aussi sa surprise de voir l’absence, sur le papier, des Langues officielles même si beaucoup de choses sont « encore inconnues ».
« Ce gouvernement a toujours reconnu l’importance des Langues officielles pour le Canada en tant que partie intégrante de notre identité nationale. C’est pourquoi nous demandons au premier ministre Carney et au ministre Guilbeault de répondre rapidement à notre préoccupation afin de réaffirmer l’importance capitale des Langues officielles pour notre identité canadienne », a réagi Derrek Bentley, président de la SFM, dans une déclaration envoyée à La Liberté.
« Un renforcement de notre identité », selon Mark Carney
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a lui aussi critiqué ce choix. « Mark Carney a supprimé le poste des Langues officielles, un manque de respect pour le français », a-t-il dit.
Interrogé sur ce sujet lors d’un point de presse après son assermentation, Mark Carney, premier ministre du Canada évoque lui « un renforcement de notre identité ». « La langue française est au sein de l’identité canadienne. Mais cette question de l’identité canadienne est plus large que notre langue officielle, plus large que notre patrimoine. Ça existe maintenant, on renforce, on bâtit l’identité canadienne. »
Le principal intéressé Steven Guilbeault a commenté sa nomination après la première réunion du nouveau cabinet. Il espère pouvoir rencontrer les organismes francophones qui déplorent cette situation « au cours des prochaines semaines ».
« L’identité canadienne repose sur nos deux langues officielles, sur nos arts sur la culture et moi j’adore le concept d’intégrer également tout notre environnement et le milieu naturel canadien qui définit notre identité dans le cadre de ce nouveau mandat-là. C’est certain que les Langues officielles seront au cœur de ce qu’on va faire au cours des prochains mois et prochaines années », a-t-il rassuré.
« Les Langues officielles seront au cœur de ce qu’on va faire », dit Steven Guilbeault
La FCFA est tout de même satisfaite de voir Ginette Petitpas-Taylor demeurer présidente du Conseil du Trésor. « Ce ministère est responsable de l’adoption des nouveaux règlements pour la mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles », rappelle l’organisme.
Pour rappel, Ginette Petitpas Taylor avait été la ministre dont le mandat a mené à la modernisation de la Loi sur les langues officiellesen 2023.
Enfin, la FCFA a souligné la nomination de Rachel Bendayan comme ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. « Elle est venue rencontrer notre réseau il y a quelques semaines à peine et nous avons beaucoup apprécié son ouverture envers la francophonie », indique Liane Roy.