Du sucré au salé, des croissants aux boulettes de viande, du pain aux quiches, il n’y a qu’un pas. Un pas qu’a franchi Alix Loiselle il y a plusieurs mois. Après avoir quitté la boulangerie, il a relancé un projet endormi : French Kiss Cook.

Un blogue devenu site internet dans lequel le passionné publie trois recettes originales par semaine. « Le projet French Kiss Cook a commencé quand j’ai déménagé en Alberta près du lac Louise et à part le travail il n’y avait rien d’autre à faire. Alors, j’ai commencé une page internet, dans ce temps-là, 2009, 2010, c’était très simple. Puis, ensuite, je suis allé à Montréal, ma carrière a vraiment démarré, j’étais occupé donc j’ai laissé tomber et je n’y ai pas retouché. »

French Kiss Cook a toujours existé, mais avait pris un peu la poussière ces dernières années. Après avoir géré les opérations de la Belle Baguette pendant huit ans et après une pandémie, Alix Loiselle avait déjà besoin de prendre du temps pour lui avant de se relancer dans un nouveau projet. « Puis, j’ai d’abord pensé à rebâtir complètement un site web et j’ai repris la page frenchkisscook.com qui était toujours disponible, heureusement! J’ai lancé aussi tous les réseaux sociaux autour de cette activité. »

Trouver sa différence

Mais dans ce marché concurrentiel des sites web de recettes de cuisine, Alix Loiselle n’est pas le seul. Il fait donc, quasiment chaque jour, une étude de marché pour comprendre ce qui marche le mieux et ce que les algorithmes vont mettre en avant. « C’est très compétitif. Il y a déjà beaucoup de recherche à faire sur les mots-clés. Par exemple, je peux avoir une idée d’un ingrédient que je veux utiliser, mais sans savoir quelle recette. Je fais donc la recherche jusqu’à ce que Google me dise que j’ai une plus grande chance de visionnement de ma page en utilisant tel aliment mélangé à un autre. Et à partir de là, je développe ma recette. »

Après, il reste à trouver sa patte tout en faisant des recettes connues que le grand public veut voir. « Je sais que tout le monde me connaît en tant que boulanger et pâtissier, mais ce n’est pas du tout ce qu’on retrouve dans French Kiss Cook. Je fais des recettes faciles à faire, qui prennent moins de 30 minutes à préparer, accessibles avec des ingrédients faciles à trouver. J’essaie de présenter différentes façons de préparer les choses. Par exemple, au lieu de cuire mes boulettes dans un poêlon, je les cuis dans le fourneau, c’est super simple et ça fait une grande différence. »

Création de contenus, tout un métier

Diplômé de deux écoles culinaires, Alix Loiselle a aussi dû apprendre un nouveau métier avec cette aven- ture : créateur de contenus sur Internet. Réalisations de vidéos, caméraman, montage, gestion des réseaux sociaux et du site web, photographie sont autant de tâches que fait seul Alix Loiselle.

« Ça m’a pris beaucoup de temps et d’apprentissage. Toutes les plateformes sont différentes avec des vidéos verticales, horizontales, la durée des vidéos qui change tout le temps. Instagram, Tik Tok changent tout le temps. Donc, d’abord, je prépare une recette vidéo en version longue pour le site web puis je fais différentes versions pour les plateformes. »

Malgré la charge de travail, le cuisinier ne regrette rien. Il travaille de chez lui depuis sa cuisine et a un quotidien beaucoup plus détendu. Même s’il ne vit pas encore de cette activité, il espère que French Kiss Cook prenne de l’ampleur petit à petit. « Ça prend généralement un an et demi à deux ans pour avoir des annonces publicitaires sur la page web. Il faut environ 50  000 visites par mois sur le site pour rentrer dans les critères avant que les entreprises mettent des annonces sur le site. Donc, ça monte tranquillement. J’ai récemment pu faire un passage télé, j’ai vu le trafic du site web augmenté de 2 300 % en une journée. Ça ne dure pas, mais ça aide. »

Recettes, vidéos, livre

Avec le succès, Alix Loiselle souhaite embaucher une équipe technique pour l’aider. Le Franco-Manitobain a aussi pour but de faire une version en français de son site internet. « C’est important pour moi, j’ai toujours soutenu le bilinguisme et je fais en ce moment des recherches pour incorporer le français. J’ai 120 recettes sur le site donc ça va être du travail de tout traduire et il y a un gros marché pour moi au Québec par exemple, je sais que des gens me suivent là-bas. »

S’il n’envisage pas du tout l’ouverture d’un restaurant, Alix Loiselle pense en revanche à la création d’un livre de recettes. « C’est l’un de mes plus grands buts. J’ai par exemple une trentaine de recettes de boulettes, je pourrais faire un livre que sur ça (rires). J’en ris, mais c’est important de présenter à une maison d’édition quelque chose de très spécifique pour faire une différence. »