Qui sont les personnes qui rendent possible une élection fédérale? Lorsque l’on pense au prochain scrutin fin avril, on pense logiquement aux Canadiens qui se déplaceront dans les bureaux de vote.
Mais pour rendre tout cela possible, il faut compter sur l’engagement de la population dans les 14 circonscriptions de la province et plus largement dans les 343 circonscriptions au pays.
En cette période de scrutin, Élections Canada est devenu le plus grand employeur du pays avec l’embauche d’environ 250 000 personnes à l’échelle nationale.
Scrutateur, préposé à l’information, agent d’inscription ou même superviseur de centre de scrutin comptent parmi la liste des métiers actuellement recherchés.
Si le poste de scrutateur est indéniablement le plus demandé, la présence d’agents d’inscription est nécessaire. En effet, même s’il est conseillé de s’y prendre à l’avance, les inscriptions sur les listes électorales peuvent s’effectuer dans les bureaux jusqu’au jour même du vote.
Pour rappel, les inscriptions peuvent se faire en ligne sur le site d’Élections Canada. Si l’effectif requis de personnel varie en fonction du nombre de bureaux présents dans un seul lieu de vote, les tables de scrutin doivent se doter d’au moins deux scrutateurs. Pour ce poste, les scrutateurs sont, entre autres, responsables du bureau de scrutin. Ils vérifient l’identité des électeurs, leur remettent un bulletin de vote, supervise le scrutin, ferme le bureau et procède au dépouillement.
Quant au préposé à l’information, il renseigne et dirige les électeurs dans la file d’attente. Il installe également le bureau de vote. Au niveau du budget d’Élections Canada, le coût estimatif de la 45e élection générale s’élèverait à 570 millions $, selon les dernières estimations datant du mois de mars. Les dépenses liées à la conduite des élections et notamment à l’embauche de travailleurs électoraux seraient de 487,3 millions de $. Des mises à jour du coût estimé sont toutefois à prévoir.
« On recherche des personnes qui parlent français. Tout le monde n’a pas à être bilingue, en revanche nous souhaitons avoir des personnes bilingues dans chacun de nos bureaux pour permettre aux électeurs de voter dans la langue de leur choix », Marie-France Kenny.
Quid du bilinguisme?
À la question de savoir si le personnel recruté a pour obligation d’être bilingue en anglais et en français, la réponse est non. Toutefois, la maîtrise du français est sans l’ombre d’un doute un atout considérable et apprécié dans les candidatures.
« On recherche des personnes qui parlent français. Tout le monde n’a pas à être bilingue, en revanche nous souhaitons avoir des personnes bilingues dans chacun de nos bureaux pour permettre aux électeurs de voter dans la langue de leur choix », indique Marie-France Kenny, conseillère régionale en relations médias à Élections Canada.
En outre, vous avez de fortes chances de voir votre profil retenu si vous êtes à l’aise en français. Idéalement, l’objectif est de garantir la présence d’au moins une personne bilingue dans chaque bureau pour garantir un service en français.
Au Manitoba, ce qui rend difficile le recrutement, et surtout, la répartition du personnel bilingue reste la concentration de la population francophone dans certaines circonscriptions. La ville de Winnipeg en est le parfait exemple. « Le problème c’est que les gens se trouvent à travailler dans leur propre circonscription, regrette Marie-France Kenny. Si vous habitez Saint-Boniface, par exemple, vous allez travailler dans cette circonscription. Mais les autres circonscriptions ont aussi besoin de personnel bilingue. »
Pour aller chercher cette main d’œuvre tant convoitée, la conseillère régionale explique travailler avec le conseil des écoles de la Commission scolaire franco-manitobaine. Elle intervient notamment dans les établissements de la province afin de s’adresser aux jeunes. « Je leur parle de la possibilité de gagner entre 1 200 $ et 1 600 $ pendant la fin de semaine. Ce n’est pas négligeable. »
À noter que les conditions pour postuler auprès d’Élections Canada ne présentent pas de contraintes particulières. Les seuls critères d’admissibilité requis sont, en toute logique, d’avoir la citoyenneté canadienne et d’avoir au minimum 16 ans.
« C’est justement intéressant pour les jeunes qui veulent travailler car avec la longue fin de semaine de Pâques, ils peuvent venir pour les quatre journées de 9 h du matin à 21 h. »
En effet, la conseillère régionale précise que le besoin se concentre principalement sur la période du vote anticipé, pendant les congés fériés à Pâques et le jour du scrutin, à savoir le 28 avril. Par conséquent, Élections Canada mise sur la disponibilité des étudiants lors de cette période de congés pour atteindre leurs objectifs en termes de recrutement. Et pour attirer la population estudiantine bilingue qualifiée de « ressource rare », Marie-France Kenny avance l’argument de la rémunération. Les jours fériés seront rémunérés à hauteur de 30 $ de l’heure contre 20,01 $ en temps normal.
« On recherche des personnes capables d’apprendre rapidement, de suivre les directives et de respecter les normes de sécurité. » Marie-France Kenny.
Quelles compétences visées?
Néanmoins, il faut que les volontaires aient en tête que les journées peuvent aller jusqu’à 13 heures de travail quotidien et que certains postes nécessitent de rester debout ou assis pendant une longue durée, tout en réalisant des tâches répétitives. « On recherche des personnes capables d’apprendre rapidement, de suivre les directives et de respecter les normes de sécurité. »
Pour permettre le bon déroulement de ces élections, les nouvelles recrues devront suivre une formation rémunérée de trois heures où elles auront l’occasion d’apprendre les compétences de base. « Évidemment, on demande aux gens de faire preuve d’impartialité, ajoute la conseillère. Il faut qu’ils aient un souci du détail et les bases des mathématiques pour ceux qui comptent les bulletins de vote. »
De plus, la mission comporte un aspect social à prendre en compte. La patience et le sens de l’accueil sont des qualités indéniables dans ce genre de postes. « On cherche des personnes qui possèdent des compétences interpersonnelles pour accueillir et diriger les électeurs dans les bureaux de scrutins. Cela implique de savoir composer avec des gens qui se montrent impatients. Parfois certains seront aussi amenés à aider les personnes en situation de handicap. »
Pour celles et ceux qui seraient intéressés, les sessions de formation se déroulent toute la semaine mais également la fin de semaine pour s’adapter aux emplois du temps de chacun. Chaque direction de scrutin dispose d’au moins un agent chargé de former le nouveau personnel. La formation est rémunérée à hauteur de 20 $ de l’heure, soit le même montant que pour les heures travaillées. Les candidatures sont à envoyer sur le site d’Élections Canada dans la rubrique emploi.