Sur les six candidats en lice, cinq d’entre eux ont fait le déplacement, à l’exception du conservateur James Bezan.

À l’intérieur de la Royal Canadian Legion Stonewall branch, la salle est comble. Une centaine de personnes ont fait le déplacement. Seuls, entre amis ou en famille, les citoyens de cette petite ville située à une cinquantaine de kilomètres de Winnipeg, semblent curieux quant aux profils des candidats se présentant dans la circonscription de Selkirk-Interlake-Eastman.

Il faut également souligner que cette circonscription reste entre les mains du Parti conservateur depuis 2004 avec le député, et candidat, James Bezan (1). L’absence de ce dernier fut remarquée et soulignée à plusieurs reprises lors de l’assemblée, aussi bien du côté des candidats que celui du public.

Notons que lors des dernières élections fédérales en 2021, les conservateurs avaient récolté 57 % des voix, les néo-démocrates 19 %, les libéraux 13 %, le Parti populaire 7,6 % et enfin 2,6 % des voix sont allées au Parti vert. La circonscription comptait alors 101 373 habitants.

Rhonda Nichol, du Parti libéral du Canada (PLC), Wayne James, du Parti vert (PV), Josef Estabrooks, du Nouveau Parti démocratique (NPD), Byron Gryba, pour le Parti populaire du Canada (PPC) ainsi que Chris Riddell, du Parti Uni (PU) ont tour à tour présenté leur vision et leurs priorités politiques. Le débat était organisé par la Chambre de Commerce de Stonewall.

En vidéo, nous avons assisté à ce débat organisé par la Chambre de Commerce de Stonewall.

Bâtir une économie plus forte

Tous sont d’abord revenus sur leurs priorités. S’ils arborent des idées et des projets différents, certains s’entendent sur le besoin de relancer l’économie de la circonscription.

De son côté, le candidat du Parti populaire, Byron Gryba, estime que le développement économique de Selkirk-Interlake-Eastman est très lent. « Pour cette raison, les services sociaux ont besoin d’un financement supplémentaire. » Il se positionne également pour l’abolition de la taxe carbone qui, selon lui, ralentit le développement économique du Manitoba.

L’ancien policier Chris Riddell, du Parti Uni, regrette que le pays rencontre « des obstacles empêchant le développement de nos ressources. Le Canada était l’une des nations les plus riches en ressources naturelles au monde, mais nos industries sont soumises à des réglementations excessives, comme avec la taxe carbone. »

Byron Gryba et Chris Riddell se montrent également tous deux en faveur des thérapies de conversion et du droit de posséder une arme à feu.

Le candidat néo-démocrate prône quant à lui une politique sociale en voulant redonner « la voix au peuple et aux travailleurs ».

La libérale Rhonda Nichol a, pour sa part, identifié l’économie, le logement et les soins de santé comme les trois principaux enjeux principaux sur lesquels elle souhaite se focaliser. Selon elle, l’investissement dans les infrastructures, dans l’agriculture et le tourisme « contribuerait à stimuler et à bâtir une économie forte et locale. »

Avant le début du débat, nous avons pu nous entretenir avec le président de la Chambre de commerce de Stonewall et présentateur de la soirée, Robert Price-Lewis. Au sujet du développement économique de la vile, il estime que Stonewall est à « la croisée des chemins ».

« Sera-t-elle basée sur le tourisme ou plutôt sur l’industrie?, s’interroge-t-il. Nous avons une opportunité avec le grand parc industriel de Stonewall et la présence de plusieurs grandes entreprises. Mais nous avons aussi de beaux bâtiments historiques ici même. Nous pourrions développer cela pour plus s’axer sur le tourisme. »

Le climat, un sujet qui divise

Le sujet du changement climatique a également été abordé par les candidats à la suite d’une question posée par une personne du public. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’un certain scepticisme régnait dans les déclarations. Byron Gryba et Josef Estabrooks se sont accordés pour dire qu’il s’agissait d’un phénomène naturel et que, par conséquent, ils n’inscrivaient pas ce sujet dans leurs préoccupations. Idem pour Chris Riddell (PU), qui a déclaré que « la question du changement climatique a besoin d’être débattue ».

Dans l’assemblée, ces prises de position ont fait réagir Tim Byers, résident de la circonscription et biologiste de profession. 

« C’est dans l’Arctique, là où je travaille, que le changement climatique est le plus rapide dans toute l’Amérique du Nord. Nous le voyons et les Inuits avec lesquels j’ai travaillé depuis les années 1960 l’ont vu », observe-t-il.

Sans surprise, le candidat vert, Wayne James, s’est rangé du côté des scientifiques. « De mon point de vue, je comprends et sais que nous avons impacté le climat de notre planète. Nous le savons et nous ne faisons rien pour arrêter cela. »

Plus généralement, il défend une imposition plus équitable et pense qu’une diminution des taxes viendrait en aide aux plus démunis.

(1) Contacté par La Liberté, le candidat James Bezan n’a pas répondu à nos demandes d’entretien.

Cette couverture électorale a été rendue possible grâce au Fonds « Couvrir le Canada : Élections 2025 »